Moscou (awp/afp) - Les revenus réels des Russes, en baisse depuis des années, doivent augmenter d'au moins 2,5% par an afin que la croissance accélère, a déclaré mardi le ministre de l'Economie russe Maxime Rechetnikov.

"Les revenus réels doivent croître à un rythme d'au moins 2,5% par an" afin d'atteindre l'objectif d'au moins 3% de croissance annuelle à l'horizon 2030, a déclaré le ministre devant la Douma, chambre basse du parlement russe.

En 2020, le PIB a chuté de 3,1% et le revenu réel disponible des Russes -- mesure la plus large du pouvoir d'achat -- a encore plus souffert de la pandémie de Covid-19, baissant de 3,5%, après des années de déclin.

A cela s'ajoute une accélération de l'inflation. Fin 2020, le président Vladimir Poutine avait exprimé son inquiétude au sujet de l'explosion des prix de certains aliments de base (céréales, sucre, huile) et chargé le gouvernement de préparer des mesures pour encadrer ces prix.

"Nous avons soutenu les raffineurs de sucre avec des prêts (à taux) préférentiels. Des droits d'exportation ont été introduits sur l'huile de tournesol et le soja. Les producteurs de farine et de pain ont reçu des subventions du budget. Nous avons introduit des quotas sur les exportations de céréales et des droits d'exportation sur le blé", a résumé Maxime Rechetnikov.

Or les prix ont encore beaucoup grimpé en janvier sur un an (sucre +64%, céréales +21%, huile de tournesol +26%).

Le ministre de l'Economie a indiqué que cette accélération était due d'une part à "la dynamique du taux de change", le rouble étant tombé début novembre 2020 à son plus bas niveau depuis décembre 2014 face à l'euro, avant de se reprendre en partie.

D'autre part, il l'a expliquée par la hausse des "achats des plus grands pays importateurs", notamment de céréales.

Il a par ailleurs indiqué qu'une régulation des prix était possible mais "qu'un tel instrument est un outil d'urgence et doit être adopté de manière très ciblée pour des cas individuels".

Les prix mondiaux des denrées alimentaires de base (céréales, sucre, huile) ont atteint en janvier leur plus haut niveau depuis juillet 2014, a indiqué dans un communiqué jeudi l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO).

afp/lk