Vendredi  3
mai
Le point hebdo de l'investisseur
intro Après avoir inscrit de nouveaux records annuels ou historiques en début de semaine, les principales places financières ont marqué une pause, dans le sillage des commentaires de la Réserve Fédérale et de publications d'entreprises mitigées. Le rapport mensuel sur l'emploi américain, bien meilleur que prévu, a toutefois permis aux indices de reprendre de la hauteur vendredi.
Indices

Sur la semaine écoulée, à l'heure de la rédaction de ce point hebdomadaire, seuls les indices américains ont cédé du terrain. Le Dow Jones recule de 0.4%, le S&P500 cède 0.1% et le Nasdaq100 0.2%.
En Europe, le CAC40 cède 0.4%, le Dax gagne 0.4% et le Footsie perd 0.6%.
Pour les pays périphériques de la zone euro, le Portugal cède 0.7% et l'Espagne 1.1% alors que l'Italie grappille 0.16%.
La bourse de Tokyo était fermée toute la semaine et ce, jusqu'au 7 mai pour la "Golden Week". Le Hang Seng s'adjuge 1.66% alors que le Shanghai Composite perd 0.26%.

Evolution du VIX

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Écrasement de la volatilité
Matières premières

En dépit des regains de tensions politiques au Venezuela, les cours pétroliers terminent la semaine en baisse, plombés par la vigueur de la production américaine. Celle-ci s'élève à un nouveau record à 12.3 mbj. Les craintes d'une offre abondante sont d'autant plus importantes que la Russie n'a pas respecté ses quotas de production au cours du mois d'avril. Le prix du Brent cède du terrain et se négocie à proximité de 70 USD le baril.
La séquence hebdomadaire fut rude pour le compartiment des métaux précieux, pénalisé par le discours moins accommodant de Jerome Powell, président de la Fed, qui n'entrevoit pas une possible baisse des taux d'intérêt à l'avenir. L'or perd 1.1% à 1270 USD tandis que l'argent abandonne 2.7% à 14.6 USD.

En raison de statistiques économiques mitigées, notamment l'indice PMI manufacturier chinois en deçà des attentes, l'ensemble des composantes des métaux industriels a perdu du terrain sur la semaine. Le cuivre se traite désormais autour de 6214 USD la tonne métrique, tandis que le nickel et l'aluminium s'achètent respectivement à 12125 et 1800 USD.


L'argent et l'or peinent à revenir dans les radars des investisseurs

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Marchés actions

United Technologies : tient tête à Apple dans le Dow Jones.

Conglomérat industriel coté au Dow Jones, United Technologies Corporation s'organise autour de 4 secteurs d'activités : aéronautique (Pratt & Whitney), génie climatique et sécurité, systèmes de navigation aérienne (Collins) et ascenseurs (Otis). Le géant américain capitalise 122 milliards de dollars et emploie 240 000 personnes. Le parcours 2019 brille avec ses 32% de gains, ce qui lui permet de concurrencer en termes de performances les GAFA, telles Apple (+33.5%) et Microsoft (+26%). L'action fait partie du portefeuille USA depuis que la méthodologie Zonebourse en a détecté les bons critères de rentabilité et de révisions positives des revenus.


United Technologies Corporation inscrit des points historiques

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Marché obligataire

La léthargie des actions a probablement poussé la demande en obligation d'Etats à la hausse. Le 10 ans américain est remonté de quelques points de base à 2.55%.
Cette reprise se duplique sur l'ensemble du marché international notamment en Europe, avec le Bund qui repasse symboliquement au-delà du zéro à 0.04% alors que l'OAT française se négocie à 0.39% de rémunération.
En revanche, l'Espagne voit sa référence baisser sous les 1%. Les élections nationales préfigurent de la reconduite du gouvernement actuel, issue bien accueillie par les marchés des "Bonos". Toujours en Europe du sud, la dette italienne voit son taux de rendement se stabiliser à 2.55%. De leur côté, la Suisse et le Japon gardent le privilège des taux négatifs à respectivement -0.33% et -0.05%.
Marché des changes

Un PIB américain exceptionnel au premier trimestre, plus les perspectives éloignées d'une baisse des taux de la Fed, raffermissent le dollar. La devise américaine progresse face au CHF à 1.02 CHF, aidée également par un fort différentiel de taux entre les deux continents. De son côté, la parité EUR/USD s'effrite graduellement à 1.116 USD, un plus bas de deux ans. Le BCE devrait poursuivre sa politique monétaire non conventionnelle tant que l'inflation le permet. Cet environnement maintient donc un courant spéculatif sur la monnaie unique, annonciateur d'une poursuite de la baisse.

En parallèle, la livre sterling s'est fortement appréciée, gagnant près de 200 points de base face au billet vert à 1.305 USD. Cette avancée provient de la bonne santé relative de l'économie du Royaume-Uni (croissance anticipée de 1.5% sur 2019), malgré les incertitudes autour du Brexit.
Le yen reste encadré par des bornes graphiques serrées, confirmant l?absence d'intérêt de la part des cambistes. La devise nippone s'échange à 111.38 JPY.
Statistiques économiques

Cette semaine en zone euro, nous avons pris connaissance d'un taux de chômage inférieur aux attentes (à 7.7%), d'un PIB trimestriel et d'un indice des prix à la consommation en hausse à respectivement 0.4% et 1.7% (la version finale de l'IPC sera dévoilée dans quinze jours). A contrario, l'indice des prix à la production s'est replié (de 0.1% de février à mars). L'indice PMI manufacturier est ressorti sans surprise à 47.9, très proche de la première estimation (47.8).
L'indice final PMI des services sera publié la semaine prochaine, ainsi que l'indice Sentix de confiance des investisseurs et les ventes au détail. De plus, la Commission européenne dévoilera ses perspectives de croissance économique.

Aux Etats-Unis, les dépenses des ménages ont augmenté, tout comme la confiance des consommateurs (CB) et les commandes à l'industrie. A l'inverse, le revenu des ménages, l'indice PCE (indicateur favori de la Fed pour mesurer l'évolution des prix) et l'indice PMI manufacturier de l'ISM ont reculé. Le rapport sur l'emploi a fait état de 263K créations d'emplois, d'un taux de chômage de 3.6% (consensus 181K et 3.8%) mais d'une progression des salaires plus faible qu'attendu, de 0.2%. La Réserve fédérale a décidé de maintenir ses taux inchangés à 2.50%. Enfin, les stocks de pétrole brut se sont établis à 9.9 millions de barils (consensus 1.3M) et les inscriptions hebdomadaires au chômage ont déçu (230K contre 220K attendu).
Les investisseurs prêteront une attention particulière la semaine prochaine, au discours de Powell et aux données de l'inflation (IPC ET IPP). Puis, comme chaque semaine les stocks de pétrole brut et les demandes d'allocations chômage seront dévoilés.
La vaillante économie américaine bonifie les comportements indiciels

Les indices se maintiennent sur leurs plus hauts, toujours sans la moindre volatilité (VIX à 13%). Cette stabilisation des cours s'opère avec sérénité d'autant plus que pour le CAC40, les dividendes versés, à ce jour, par 25% des composantes de l'indice, n'ont pas obéré la performance globale. La récente publication sur le PIB américain (3.2%) montre que la croissance « potentielle » s'est accélérée outre-Atlantique. Tout au long des publications, mise à part Alphabet, les grandes valeurs technologiques ont réconforté les investisseurs. L'activité américaine s'appuie sur la bonne santé de la consommation, sur la baisse du chômage mais aussi sur une hausse de la productivité, garante d'une croissance peu inflationniste.
Suite aux avancées indicielles d'une rare amplitude, la majorité des gérants deviennent légitimement neutres à court terme mais encore haussiers sur le moyen terme. En espérant que ce large consensus ne soit pas démenti.... comme le veut souvent la coutume.