Lundi 25
avril
Le point hebdo de l'investisseur
intro Malgré l’absence d’accord sur le gel de la production pétrolière à Doha le 17 avril, la plupart des places financières ont poursuivi leur ascension la semaine passée. Les cours de l'or noir ont, en effet, rapidement repris le chemin de la hausse et l'Europe a bénéficié de plusieurs bons résultats d’entreprises, à l’image du CAC40 qui a enregistré de nouveaux records annuels.
Quelques dégagements interviennent néanmoins ce lundi, dans l’attente de la décision de la Fed en matière de politique monétaire.
Indices

Wall-Street a sous-performé pour la deuxième séance d'affilée, suite à plusieurs publications de sociétés décevantes parmi les valeurs technologiques (Alphabet, Microsoft..). Le DOW JONES a enregistré une performance hebdomadaire de 0.6% et le S&P500 a progressé de 0.5%, revenant ainsi à 2% de leurs records historiques. Le NASDAQ100 a, en revanche, cédé 1.5%.
En Europe, seul le Footsie a cédé du terrain (-0.5%). Le CAC40 a gagné 1.66% et le DAX 3.2%, grâce à l'automobile et la chimie. Concernant les pays périphériques de la zone euro, la palme revient à la Grèce (+5.4%). L'Espagne a gagné 4.3% et l'Italie 2.3%.
En Asie, les écarts sont importants, avec le Japon qui progresse de 4.3% alors que la Chine cède 3.8%.
Matières premières

Le CRB progresse à 182 points (174 points une semaine auparavant), avec une avancée globalisée des cours des matières premières. L’indice profite du large rebond technique sur le pétrole à 46 USD le baril pour le Brent et à 44 USD pour le WTI. L’or se stabilise sous les 1270 USD alors que l’argent montre des signes d’extension graphique, à 17 USD l’once.
En revanche, des replis intenses marquent le parcours des prix des matières agricoles: le blé et le maïs cèdent 10% en quelques séances, suite à une météo favorable au Brésil qui augmente la quantité de l’offre.

Evolution du blé et du maïs

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Retournement brutal sur le compartiment des matières premières agricoles
Marchés actions

Outre-Atlantique, les publications de sociétés ressortent assez positives, menées notamment par Hasbro, Morgan Stanley et IBM. Les déceptions sont à mettre à l’actif de Goldman Sachs et Philip Morris ou encore Alphabet et Microsoft. A surveiller cette semaine, les publications des pétrolières Exxon Mobil et Chevron mais aussi les mastodontes Apple, Facebook et Amazon entre autres.
En France, Renault, Michelin et Publicis s’en sortent convenablement contrairement à Kering, Pernod Ricard, Danone ou Accor dont les résultats sont sous les attentes. Cette semaine, les investisseurs suivront avec attention les publications de Sanofi, Total, Vinci, Airbus, ou encore Technip.

Publications US :
Sociétés de plus de 50 milliards de dollars

Publications en France :
Sociétés de plus de 5 milliards de dollars
Marché obligataire

Pour la seconde semaine de suite, un regain de tension s’opère sur les taux. Pour les pays « Core » de la zone euro, le taux allemand remonte à 0.26% contre 0.15% et l’OAT s’établit désormais à 0.60% contre 0.50%.
Le rendement des pays périphériques augmentent également avec une référence italienne à 1.53% (+18 bps) et un taux espagnol à 1.63% (+17 bps). A contrario, la référence grecque reste stable à 8.23%.
Enfin, aux Etats-Unis, le taux à 10 ans progresse nettement à 1.90% (+13 bps).

Variations des taux

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Frémissement haussier généralisé des références à 10 ans depuis deux semaines
Marché des changes

Les cambistes gardent de l’appétit pour les devises des pays exportateurs de matières premières, à l’image du dollar australien à 0.78 USD et du dollar canadien (USD/CAD) à 1.25 CAD, soit 20% de gains depuis le début d’année pour le huard.
La livre sterling se redresse après une longue phase de repli, marquée par les risques du «Brexit». La devise britannique se négocie désormais à 161 yens et 1.44 dollars.
L’euro affiche une certaine fermeté mais reste bloqué dans sa progression face au billet vert sous les 1.14 USD. En revanche, le yen cède un peu de terrain, avec des configurations en « double bottom » face à ses contreparties majeures : euro et dollar (voir graphique).


Graphique de l'euro / yen

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Double appui sur la ligne des 122.5 yens pour un euro
Statistiques économiques

Les statistiques ressortent mitigées en Europe, avec un indice Zew du sentiment économique supérieur au consensus alors que les PMI manufacturier et services déçoivent. A noter que la réunion de la banque centrale européenne jeudi dernier a abouti à un statu quo sur le taux de refinancement (maintenu à 0%).
Aux Etats-Unis, à l’exception des bons chiffres du chômage à 247K, de nombreux indicateurs ressortaient négatifs : NAHB, permis de construire, mise en chantier, PMI manufacturier ou encore indice Philly Fed.
Cette semaine, l’attention des opérateurs sera principalement retenue par la décision de la banque centrale du Japon sur sa politique de taux ainsi que la réunion de la Fed mercredi.
Les actions restent attractives

L’intervention de Mario Draghi a, pour une fois, eu peu d’impact sur les marchés qui se caractérisent par une faible volatilité. Cette sérénité chez les investisseurs prend sa source dans le bon comportement du pétrole, toujours en haut de son cycle de reprise. La corrélation entre les actions et l’or noir est proche de 0.8, ce qui confirme son effet catalyseur et la thématique du moment.
Au cours de la séquence hebdomadaire qui arrive, le Fed commentera sa politique monétaire. L’institut, dont la division des membres est souvent relayée par les spécialistes, entretient le suspense sur la prochaine normalisation des taux.
Néanmoins, dans un contexte de soulagement global, les marchés gardent un réel intérêt face à la baisse des taux. De plus, la prime de risque intensifie leur attractivité.