Lundi 04
juin
Le point hebdo de l'investisseur
intro Impactées par la crise politique italienne en début de semaine dernière, les places européennes auront finalement cédé du terrain et ce, malgré l'annonce d'un accord en Italie, jeudi dernier, pour la formation d'un gouvernement de coalition. La phase d'indécision s'intensifie avec le retour des tensions commerciales, alors que les droits de douanes sur l'acier et l'aluminium sont entrés en vigueur le 1er juin.
Les marchés ont toutefois repris de la hauteur en fin de semaine, grâce à la publication d'un rapport mensuel sur l'emploi américain très robuste.
Indices

Exception faite du Dow Jones qui a perdu 0.48% sur la dernière séquence hebdomadaire, les autres indices américains ont largement surperformé, à la faveur des valeurs technologiques. Le S&P500 a gagné 0.49% et le Nasdaq100 1.77%.

En Europe, le rouge domine, avec des performances homogènes. Le Footsie recule de 0.4%, l'Italie perd 1.3%. Le CAC40, le DAX et l'indice portugais enregistrent des pertes respectives de 1.4%, 1.6% et 1.7%. L'Ibex ferme la marche, avec un repli hebdomadaire de 2%.
Seule la Grèce tire son épingle du jeu et progresse de 2.8% sur la semaine écoulée.

En Asie, le Nikkei a perdu 1.2% et la Chine recule de 2.1%, avec le retour des tensions commerciales, la Maison Blanche devant dévoiler d'ici le 15 juin, une liste de produits chinois taxés de 25% (pour un montant total de 50 milliards de dollars).
Fonds EUROPA ONE

Dans ce contexte, l'indice élargi européen de référence, le Stoxx Europe 600 Net Return, s'est replié de 0.9% sur la semaine. Le fonds Europa One s'est comporté de manière identique malgré ses 8% de valeurs italiennes, sans mouvement notable à noter, si ce n'est un très bon comportement de nos valeurs financières Euronext, Deutsche Boerse et Flow Traders, dans un contexte de secteur bancaire en berne.

Nous devrions retrouver un peu de calme cette semaine.
Matières premières

Les cours pétroliers se sont stabilisés la semaine dernière malgré le nouveau pic de la production américaine, qui atteint un record à 10.77 mbj. La prudence reste donc de mise, d'autant plus que les membres de l'OPEP et leurs partenaires, dont la Russie, s'apprêtent à augmenter leur production. Dans ce contexte, le Brent se stabilise à 76.5 USD le baril.

Les métaux précieux ont reculé sur la dernière séquence hebdomadaire. L'or repasse sous la barre des 1300 USD tandis que l'argent poursuit sa latéralisation autour de 16.4 USD. Les opérateurs préfèrent arbitrer en faveur des marchés obligataires et actions.

Malgré la mise en place des taxes américaines sur l'acier et l'aluminium à l'encontre de l'Union européenne et d'autres partenaires commerciaux, les cours du compartiment des métaux de base se sont globalement stabilisés. Seul le nickel se démarque, en grappillant 2% à 15150 USD la tonne.
Les cours du blé et du maïs ont également reculé à Chicago, lestés par des nouvelles encourageantes sur les récoltes. Selon le dernier rapport de l'USDA, la qualité du blé d'hiver, considéré comme « bon à excellent », a progressé de quelques points pour s'établir à 38%.
Marchés actions

The Swatch group

Le groupe suisse aux 160 usines dans le monde réalise la meilleure performance du SMI (+25% depuis le début de l'année). Cette avancée doit être d'autant plus mise en relief que son indice de référence cède plus de 7%, plaçant ce dernier parmi les pires performances indicielles en Europe.

Cette divergence de parcours s'explique par la nette accélération des ventes depuis quelques mois. Les déboires de l'horloger suisse de 2014 à 2016 sont donc oubliés (-43% sur ces trois ans) et 2017 a permis de mettre en place le retour de la rentabilité et de la performance boursière (+27%).
Le groupe helvétique, aux nombreuses marques mondiales dont Tissot, Omega, Breguet et Longines, s'est lancé il y a deux ans dans la production de batterie pour voiture via sa filiale Belenos. La société possède un bon rating Surperformance, mettant en avant de réels atouts : rentabilité, situation financière et révisions bénéficiaires récentes revues à la hausse par les analystes.


Evolution de The Swatch Group

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Reprise initiée depuis mi-2016.
Marché obligataire

La semaine fut animée sur le marché obligataire avec les crises politiques italienne et espagnole. L'emprunt à 10 ans de l'Italie a touché un pic dans la semaine à 3.13% pour retomber ce jour à 2.56%. De tels mouvements très erratiques se retrouvent pour la référence espagnole à 1.33% après une accélération à 1.6%.

Les spreads européens se réduisent à nouveau après cette période de tensions. Résultat, l'OAT française remonte à 0.7% et le Bund allemand suit la tendance à 0.39%.

Le rendement sur le dix ans américain se stabilise à 2.92% dans un marché qui reste néanmoins tendu par la situation de l'emploi.
Marché des changes

La monnaie unique regagne du terrain face au dollar à 1.17 USD et ce, malgré la publication de chiffres solides sur l'emploi aux Etats-Unis, avec de fortes créations d'emplois (223K versus 189K) pour un taux de chômage au plus bas (3.8% versus 3.9%) et une croissance des salaires (0.3% versus 0.2%). Ces données militent pour un resserrement de la politique de la Fed.

Par ailleurs, l'euro se raffermit face au yen et au franc suisse à respectivement 128 JPY et 1.155 CHF.


Graphique de l'EUR/CHF

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Statistiques économiques

En zone euro, les investisseurs ont pris connaissance, la semaine dernière, d'un taux de chômage décevant et d'un indice des prix à la consommation supérieur aux attentes (1.9% vs 1.2% précédemment), correspondant au niveau cible de la BCE.

Les statistiques américaines ont dans l'ensemble été meilleures que prévu. Les chiffres sur l'inflation comme l'indice Case-Shiller, l'indice des prix PCE et les salaires horaires moyens sont ressortis au-dessus des consensus. Les créations d'emplois non agricoles supérieures aux attentes, ont permis des inscriptions au chômage et un taux de chômage moins importants qu'attendu. L'indice ISM témoigne d'un secteur manufacturier en expansion et les stocks de pétrole ont reculé de 3.6 millions de barils. En revanche, la seconde estimation du PIB trimestriel s'est révélée inférieure au consensus (2.2% contre 2.3%).

Cette semaine, peu de statistiques seront au programme des deux côtés de l'Atlantique. En zone euro, les investisseurs prendront connaissance du discours de Mario Draghi mardi, et des données révisées du PIB trimestriel jeudi.
Aux Etats-Unis, l'indice ISM non manufacturier, le rapport JOLTS sur l'emploi, les stocks de pétrole brut et les inscriptions hebdomadaires au chômage seront dévoilés au cours de cette séquence hebdomadaire.


Evolution du taux de chômage US

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Les places financières restent teintées de volatilité

Les places financières restent teintées de volatilité. Cette nouvelle donne constitue une rupture par rapport à 2017, initiée par la guerre commerciale américaine et intensifiée par les événements politiques européens.
Les marchés actions, souvent en mode « sur-réaction » restent canalisés dans un large schéma de consolidation, sans pour autant subir une accélération des flux vendeurs. Les investisseurs trouvent des opportunités de prix pour se repositionner car la tendance de fond demeure haussière. Ces mouvements construisent techniquement une période de transition latérale animée à la fois par des états d'humeur vendeurs et par des relances graphiques dynamiques.

Dès cette semaine, vous pourrez retrouver ce point hebdomadaire de l'investisseur, le vendredi soir, à la place du traditionnel lundi. Ce nouveau rendez-vous vous permettra de disposer de notre synthèse des marchés avant le week-end..