Chers membres,

Deux évènements majeurs ont favorisé la hausse des places financières la semaine dernière : la croissance américaine ressortie en hausse de 3.5% en première estimation et l'assouplissement monétaire lancé par le Japon. Ces annonces ont permis des accélérations indicielles teintées d'euphorie.


Indices

Logiquement, le Nikkei signe la meilleure performance hebdomadaire avec +7.3%, entrainant l'indice chinois qui a connu une accélération de plus de 5% sur la semaine.
Aux Etats-Unis, les avancées sont significatives : les indices majeurs progressent en moyenne de 3%.
En Europe, les gains sont moins conséquents. Certes le CAC40 gagne 2.5% et le DAX 3.8%. En revanche, pour l'Italie, l'Espagne et le Portugal, les gains restent modestes.
A contre courant, Athènes a perdu plus de 7% (voir graphique), dans un contexte de craintes au sujet des prochaines élections nationales et de difficultés de son secteur bancaire.


Divergences notoires de l'Eurostoxx 50 (en blanc) avec l'indice grec (en jaune), données normalisées début octobre



Le graphique met en évidence deux zones. La première (Z1) montre une accélération de volatilité de l'indice grec et la seconde (Z2) indique clairement la divergence directionnelle des deux indices.


Matières premières

L’hégémonie du billet vert stimule la chute de la majorité des matières premières, entrainant la poursuite de la large tendance de fond négative.
Les prix du pétrole se dégradent encore, avec un WTI à 80 USD le baril (12% de baisse sur le mois d’octobre) et un Brent qui s’échange à 87 USD. Cette configuration baissière trouve un relais avec les statistiques décevantes de l’activité en Chine. (Voir graphique PIB chinois/ WTI).
Les métaux précieux n’échappent pas au marasme, avec une nouvelle dégradation de l’or sous les 1200 USD l’once et de l’argent sous les 16 USD. Ces niveaux constituent des plus bas de 4 ans. Seules les matières agricoles reprennent le chemin de la hausse, avec un blé et un maïs qui gagnent 15% depuis leurs points bas de septembre.


PIB chinois/ WTI



Le graphique met en évidence la corrélation entre l'évolution du PIB chinois en blanc et l'évolution des cours du WTI (en jaune).


Marché obligataire

La semaine dernière, en Europe les taux obligataires se sont globalement détendus. L’exemple le plus significatif concerne l’OAT qui perd 12 bps à 1.16%. L’Allemagne n’est pas en reste, avec une baisse plus légère de 4.5 bps à 0.82%. Les références italienne, portugaise et espagnole ont suivi la tendance, en se contractant respectivement de 17.3 bps, 9.7 bps et de 3.5 bps. Seule la Grèce évolue à contre tendance avec un taux à 10 ans qui repasse la barre symbolique des 8% (+67 bps).
Outre-Atlantique, les taux américains ont légèrement progressé de 6.4 bps, mouvement qui devrait perdurer avec l'annonce de bonnes statistiques.
Actualité oblige, les taux japonais ont touché un nouveau plus bas historique vendredi dernier à 0.439%, suite à l’annonce de l’amplification de la politique monétaire de la Banque du Japon (voir graphique).


Evolution du taux japonais à 10 ans




Marché des changes

L’euro souffre des spéculations persistantes sur une éventuelle intervention de la BCE. De plus, les statistiques américaines ont, en parallèle, soutenu le dollar, ce qui a ramené la parité sous les 1.25 USD.
Le grand mouvement vient, cependant, de l’Asie avec l’intervention de la BOJ qui a permis au yen de fortement baisser face à ses contreparties. Le billet vert se négocie sur des plus hauts de 7 ans à 114 yens pour un dollar (voir graphique). La parité EUR/YEN revient au contact des 140 yens, soit 300 points gagnés après l’annonce monétaire de Tokyo.


Graphique du dollar contre le yen au plus haut depuis fin 2007




Analyse sectorielle

Aux Etats-Unis, la société récemment introduite, Alibaba, qui pèse près de 250 milliards de dollars de capitalisation publiera ses résultats le 4 novembre.
En France, la période de publications se poursuit avec les groupes industriels et le secteur bancaire. Lafarge, Alstom, EDF mais également Société Générale et Crédit Agricole publieront leurs chiffres trimestriels.

La semaine dernière plusieurs publications d’importance ont animé les marchés. Sanofi, qui a lancé un avertissement sur résultats (-15% sur la semaine), tout comme STMicro, qui a chuté de 9% après son profit warning.
Le bilan actuel fait état de 60% des sociétés françaises et américaines qui dépassent les attentes en termes de chiffre d’affaires. De plus, aux Etats-Unis, les résultats trimestriels battent dans 80% des cas le consensus.


* Liste des publications américaines de la semaine (+ 50 milliards de dollars)


* Liste des publications françaises (+ de 5 milliards de capitalisation):


Statistiques économiques

En Europe, l’Allemagne a globalement déçu la semaine dernière en publiant 3 statistiques sous les attentes : l'indice du climat des affaires s'est dégradé à 103.2 contre 104.6 attendu, l’indice des prix à la consommation est ressorti en baisse de 0.3% contre -0.1% anticipé et les ventes de détail ont chuté de 3.2% alors que les opérateurs tablaient sur -0.8%.
Les Etats-Unis ont davantage marqué la semaine en publiant des statistiques pour la plupart meilleures que prévu : la confiance des consommateurs culmine à 94.5 contre 87.4 attendu (son plus haut niveau depuis octobre 2007) et le PIB pour le troisième trimestre était bien au-dessus des attentes à +3.5% (consensus +3.1%). En revanche, les commandes de biens durables ont reculé de 0.2% alors que le consensus attendait une appréciation de 0.5%.

Cette semaine, l’indice ISM manufacturier américain est ressorti à 59 (consensus 56.5). Nous surveillerons particulièrement l’ISM non manufacturier mercredi et toutes les données concernant l'emploi américain (enquête ADP, taux de chômage et NFP).
En Europe, les ventes de détails seront publiées mercredi, attendues en baisse de 0.6%. Jeudi, les commandes du secteur manufacturier allemand seront établies dans la matinée. Dans l’après-midi enfin, la banque centrale européenne pourrait préciser les termes de ses rachats d’actifs.


Les banques centrales se passent le relais

Les investisseurs n’en demandaient pas tant. Après la fin de l’assouplissement monétaire américain, c’est le Japon qui prend le relais. Cette annonce nippone arrive non seulement après la décision de la Fed mais après un puissant rebond des places boursières. En effet, depuis le mini krach du jeudi 16 octobre, les reprises graphiques en V-bottom ont prouvé leur efficacité, avec des avancées de plus de 10%. Les liquidités vont rester abondantes ; une source se tarie une autre vient de s’ouvrir.
Ces nouvelles mesures vont-elles effacer les inquiétudes naissantes des dernières semaines ? Le risque de déflation en Europe, la hausse des taux dans les pays émergents (Russie-Brésil), l’activité faible en zone euro et le ralentissement en Chine avaient largement étayé les commentaires pour justifier les puissants dégagements sur les marchés actions. L’euphorie actuelle ne doit pas sous-évaluer ces problématiques.
Néanmoins, la stratégie de stock-picking va rester privilégiée avec la sélection de valeurs de croissance à forte visibilité ou celles ayant un réel potentiel d'appréciation grâce à leur qualité « value » .

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