Block 1 : Les actualités essentielles

  • PayPal épinglée par la SEC

PayPal a reçu une assignation à comparaître de la part de la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine concernant son stablecoin, PYUSD. Bien que les détails spécifiques de la convocation restent inconnus, cette démarche de la SEC s'inscrit dans un contexte de surveillance accrue des cryptomonnaies. Cette situation intervient alors que PayPal avait déjà reporté le lancement de PYUSD à cause de la pression réglementaire. Actuellement, le PYUSD occupe la 15e place dans le classement des stablecoins avec une capitalisation de marché d'environ 156 millions de dollars.

  • La fortune du PDG de Binance s’effondre

La fortune de Changpeng Zhao, PDG et cofondateur de Binance, a considérablement diminué, chutant de 82 % en moins de deux ans, pour s'établir à 17,3 milliards de dollars selon Bloomberg. Cette baisse spectaculaire le positionne en 95e place dans le classement des personnes les plus riches, loin derrière des figures comme Elon Musk, Bernard Arnault et Jeff Bezos. Il est important de noter que ces estimations pourraient ne pas refléter la totalité du patrimoine de CZ, car elles ne prennent pas en compte ses avoirs en cryptomonnaies telles que le bitcoin (BTC) et le BNB, dont les montants exacts sont inconnus.

  • Bitcoin, ça fait 15 ans déjà…

Le whitepaper de Bitcoin, introduit il y a 15 ans, le 31 octobre 2008, par Satoshi Nakamoto, a jeté les bases d'un système de paiement pair-à-pair sans intermédiaire, en proposant de repenser notre rapport à la monnaie. Bien que Bitcoin ne soit pas la première tentative de monnaie électronique, son architecture décentralisée, son réseau public vérifiable, son immutabilité garantie par la cryptographie, et sa quantité limitée à 21 millions d'unités lui ont permis de se faire une place en tant qu’ovni dans la sphère financière traditionnelle.

  • Andreessen Horowitz continue ses investissements crypto

Le fonds de capital-risque américain Andreessen Horowitz (a16z) a annoncé son intention d'investir 3,4 milliards de dollars dans le démarrage et le pré-amorçage de jeunes entreprises, avec un intérêt marqué pour le secteur des cryptomonnaies. a16z, reconnu pour son rôle pionnier dans l'investissement crypto depuis son entrée dans Coinbase en 2013, veut maintenir sa dominance dans ce domaine malgré un ralentissement général des investissements dû au bear market actuel. Ce fonds diversifie également ses placements dans des secteurs variés comme la santé et l'IA, mais envisage de renforcer son engagement envers les cryptomonnaies jusqu'en 2025.

Block 2 : L’Analyse Cryptique de la semaine

Dans une affaire historique qui a passionné la sphère financière, le rideau se ferme sur la saga de Sam Bankman-Fried, l'ex-patron de FTX dont l'implosion a provoqué des ondes de choc bien au-delà de la cryptosphère. Environ un an après l'effondrement de la défunte plateforme, l'affaire FTX a marqué le point culminant d'une époque calamiteuse pour les acteurs économiques de l’industrie.

La chute de FTX n'était pas seulement une faillite d'entreprise, c'était un cataclysme qui a jeté plus qu’un coup de froid glacial sur le secteur. Les mois qui ont suivi ont été marqués par un refroidissement des investissements et un ralentissement notable de l'enthousiasme débridé qui avait caractérisé l'ascension rapide des cryptomonnaies.

De l'autre côté de l'Atlantique, dans une salle d'audience new-yorkaise, le procès de Bankman-Fried s'est déroulé avec l'intensité d'un drame national. La ligne de défense de SBF, dans son dernier effort pour influencer le jury, a présenté son client qu’on pourrait résumer de la manière suivante : un prodige universitaire maladroit, mal adapté au rôle de scélérat financier que l'accusation lui a attribué avec zèle.

Croquis de Sam Bankman-Fried
Jane Rosenberg/Reuters

Les caméras ne sont pas autorisées à l'intérieur de la salle d'audience, ce qui signifie que l'apparence de Bankman-Fried ne peut être glanée qu'à partir de croquis de la salle d'audience.


Mark Cohen, à la tête de la défense de SBF, a lancé un appel à la raison aux jurés, reconnaissant que son client avait peut-être pris de “mauvaises décisions commerciales” qui ont conduit à l'effondrement de FTX - avec un trou de 8 milliards de dollars dans son bilan. Il a toutefois contesté avec véhémence l'idée que ces erreurs aient pu être assimilées à un comportement criminel.

De son côté, le réquisitoire de l'accusation a brossé un portrait radicalement différent de Bankman-Fried. Il l'a présenté comme l'orchestrateur rusé d'une façade financière, une "pyramide de tromperie" qui a facilité le détournement de milliards de dollars auprès de ses clients. Le procureur adjoint Nick Roos a présenté SBF comme la figure responsable d'une série de manœuvres financières illégales, notamment l'utilisation des fonds des clients de FTX pour des paris à haut risque, des remboursements de prêts et une série d'achats de biens immobiliers de luxe.

Des témoins de premier plan et d'anciens cadres, autrefois alliés de Bankman-Fried, se sont transformés en témoins clés de l'accusation, détaillant les mécanismes internes présumés des pratiques financières douteuses de FTX et d'Alameda Research. C’est notamment le cas de Caroline Ellison, Gary Wang et Nishad Singh. Ils ont pointé du doigt Bankman-Fried, alléguant qu'il leur avait donné l'ordre d'autoriser le pillage secret de 65 milliards de dollars de fonds de clients de FTX.

Bankman-Fried, qui fait face à une litanie d'accusations comprenant la fraude et le blanchiment d'argent, est resté ferme dans son plaidoyer de non-culpabilité. La gravité de ces accusations pourrait le condamner à une longue peine de prison si le jury le jugeait coupable. Ava Benny-Morrison en parle sur Bloomberg Television.

Le procès a également suscité un débat plus large sur l'éthique même du secteur des cryptomonnaies. Bankman-Fried, qui s'est souvent exprimé sur sa philosophie de l'altruisme efficace, a déclaré que ses activités financières visaient principalement à accumuler des richesses à des fins philanthropiques. Néanmoins, l'accusation a mis en lumière une contradiction potentielle - une implication que sa véritable intention pourrait avoir été la consolidation de sa richesse personnelle et de son influence politique.

Les conversations publiques avec Forbes et l'auteur Michael Lewis ont révélé un personnage plus complexe, dont on peut dire qu'il était indifférent aux principes fondamentaux du monde des cryptomonnaies. Bankman-Fried a laissé entendre que son allégeance allait à l'accumulation de richesses, quel que soit le secteur, remettant en cause l'idéal de la communauté crypto d'un "missionnaire" engagé - ceux qui sont là pour le long terme, animés par une vision du potentiel de transformation de la technologie.

Alors que l'affaire touche à sa fin, les délibérations du jury - qui devraient débuter en privé jeudi - pourraient écrire le dernier chapitre de cette saga. Le verdict, lorsqu'il arrivera, fera plus que sceller le sort de Bankman-Fried ; il marquera au fer rouge la responsabilité des dirigeants dans le secteur financier, d’autant plus dans ceux innovants comme celui des cryptomonnaies.

Block 3 : Tops & Flops

Palmarès des cryptomonnaies
(Cliquez pour agrandir)

Zonebourse

Block 4 : Lectures de la semaine


Sam Bankman-Fried a scellé son destin bien avant le procès de FTX (Wired, en anglais)

L’industrie secrète dévore l’économie américaine (The Atlantic, en anglais)