A Paris, le CAC 40 gagne en clôture 1,76% (102,54 points) à 5.935,05 points, sa plus forte progression sur une séance depuis le 8 août, qui lui permet de finir de regagner le terrain perdu jeudi et vendredi.

A Londres, le FTSE 100 a pris 1,55% et à Francfort, le Dax a progressé de 1,81%. L'indice EuroStoxx 50 a pris 1,94%, le FTSEurofirst 300 1,63% et le Stoxx 600 1,64%.

En Chine, la Bourse de Shanghai avait auparavant rebondi de 1,34% au lendemain de sa chute spectaculaire de 7,72% après les longs congés du nouvel an lunaire.

Principal explication de ce retournement spectaculaire de tendance: la Banque populaire de Chine (BPC) a porté à 1.700 milliards de yuans (près de 220 milliards d'euros) ses injections de liquidités sur les marchés en soulignant sa détermination à stabiliser les anticipations marchés et à restaurer la confiance.

Le bilan strictement sanitaire de l'épidémie de coronavirus qui a débuté à Wuhan continue cependant de monter, avec 425 morts en Chine continentale et un deuxième cas mortel en dehors (à Hong Kong).

VALEURS

Tous les grands secteurs de la cote européenne ont progressé sur la journée, les plus fortes hausses allant au compartiment des matières premières (+3,50%) et à celui du pétrole et du gaz (+2,49%), les plus sensibles ces derniers jours aux nouvelles en provenances de Chine.

L'indice Stoxx des hautes technologies a pris 2,48%.

A Paris, TechnipFMC (+5,49%), Arcelormittal (+5,38%) et Atos (+4,31%) composent le podium du jour du CAC 40. La meilleure performance du SBF 120 est pour Iliad (+10,19%), qui a surtout profité du relèvement de l'opinion d'Exane BNP Paribas sur le titre.

A Londres, le géant minier Glencore a pris 5,19% et le pétrolier BP 4,16%; le premier a confirmé ses prévisions de production et le second a relevé son dividende.

A Milan, la banque Intesa Sanpaolo a gagné 2,91% après avoir battu le consensus au quatrième trimestre et dit tabler sur une croissance de ses bénéfices cette année.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi en nette hausse, le Dow Jones s'adjugeant 1,65%, le Standard & Poor's 500 1,67% et le Nasdaq Composite 1,94%.

Au-delà du soutien apporté à l'ensemble des marchés par la BPC, les actions américaines continuent de bénéficier de la bonne tenue des résultats: sur les 249 premières sociétés du S&P 500 ayant publié leurs comptes, 69,5% ont dépassé les attentes, selon le dernier décompte de Refinitiv, et leurs bénéfices, qui étaient attendus en légère baisse au début de la période de publication, affichent une hausse globale de 1,6% sur un an.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les prix à la production dans la zone euro ont reculé de 0,7% en décembre sur un an, leur cinquième mois consécutif de baisse, mais leur chute s'est atténuée par rapport au mois précédent (-1,4%).

Aux Etats-Unis, les commandes à l'industrie ont augmenté de 1,8% en décembre, leur plus forte hausse depuis août 2018, grâce au secteur de la défense, mais la faiblesse persistante de l'investissement en équipements industriels suggère que le potentiel de rebond du secteur manufacturier reste limité.

CHANGES

Le regain d'appétit pour les actifs risqués influence aussi le marché des changes: le yen et le franc suisse, deux valeurs refuges prisées des cambistes, reculent pour la deuxième séance d'affilée.

Le dollar, lui, progresse face à un panier de référence (+0,19%) et l'euro revient autour de 1,1035.

Parmi les principaux bénéficiaires de l'amélioration du sentiment général de marché, le dollar australien et le yuan chinois regagnent du terrain: le premier prend autour de 0,6% contre la monnaie américaine et le second 0,35%, ramenant le dollar sous le seuil symbolique de 7,0 yuans.

TAUX

Sur les marchés obligataires, les rendements remontent avec le retour des investisseurs sur les actifs plus risqués: celui du Bund allemand à dix ans a repris plus de trois points de base sur la journée à -0,403% et son équivalent américain a repassé 1,6%, un seuil sous lequel il évoluait depuis jeudi dernier.

PÉTROLE

Le marché pétrolier reste porté par les espoirs d'une réduction supplémentaire de la production de l'Opep et de ses alliés face au risque d'une baisse marquée de la demande chinoise.

Le Brent gagne 1,18% à 55,09 dollars le baril après avoir atteint 55,65 et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,08% à 50,65 dollars après un pic à 51,55.

(Marc Angrand, avec Ross Kerber à New York)