Dubaï (awp/afp) - Les places financières des Etats pétroliers du Golfe ont fortement rebondi mardi, après deux jours de pertes massives, la Bourse saoudienne remontant de 7,1% à la clôture, à la faveur du redressement des cours du pétrole sur les marchés mondiaux.

Le titre du géant pétrolier Aramco, qui domine l'indice de référence saoudien, le Tadawul, a grimpé de 9,9% après une série de séances dans le rouge.

Cette remontée intervient après l'annonce par l'entreprise publique d'une augmentation de sa production de 2,5 millions de barils par jour (bpj) pour "fournir 12,3 millions bpj" à ses clients en avril, sur fond de guerre des prix du pétrole entre Ryad et Moscou.

Ailleurs dans le Golfe, le Dubaï Financial Market a bondi de 7,3% et la Bourse d'Abou Dhabi de 5,5%. Les marchés financiers koweïtiens et qataris se sont également ressaisis avec des hausses respectives de 6,6% et 3,3%.

Les Bourses de Bahreïn et d'Oman, plus petites, ont augmenté respectivement de 1,2% et de 0,2%.

"La principale raison du rebond d'aujourd'hui est la hausse des prix du pétrole", confirme Mohamed Zidan, analyste au ThinkMarkets de Dubaï.

"Mais aussi, les prix de certaines grandes actions ont fortement chuté, devenant très lucratifs pour les acheteurs", a-t-il expliqué à l'AFP.

L'ensemble des marchés boursiers du Golfe ont subi de lourdes pertes au cours des deux derniers jours, tombant à leur plus bas niveau sur plusieurs années après l'échec vendredi de négociations entre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et la Russie.

L'Opep, dont l'Arabie saoudite est le chef de file, souhaite poursuivre une politique de réduction de la production pour soutenir les prix affectés par l'épidémie de nouveau coronavirus et faire face à une baisse de la demande mondiale.

La Russie, elle, s'est opposée à une nouvelle réduction de 1,5 million de barils par jour.

En conséquence, l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut, a entamé une guerre des prix en procédant dimanche à sa plus grande réduction en une vingtaine d'années, provoquant une débâcle généralisée sur les marchés financiers du monde entier.

Mardi, le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, a cependant déclaré ne pas "fermer la porte" à l'alliance Opep-Russie pour stabiliser le marché du pétrole.

En Europe, les marchés boursiers accélèrent mardi leurs gains au lendemain de la pire séance depuis la crise de 2008, soulagés par la remontée des prix du pétrole et par des espoirs de mesures budgétaires pour lutter contre le coronavirus.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 37,18 dollars, en hausse de 8,20%.

afp/rp