La Bourse de Tokyo a aussi chuté de 1,22% mercredi en réaction aux propos du chef de file démocrate du Sénat, Harry Reid, qui s'est dit déçu du "peu de progrès" des négociations entre démocrates et républicains visant à éviter le "mur budgétaire" qui risque de plonger les Etats-Unis dans la récession l'an prochain.

L'expression "mur budgétaire" ("fiscal cliff") désigne le déclenchement simultané début 2013 de coupes budgétaires et d'une hausse des impôts dont l'impact est évalué à 600 milliards de dollars si le Congrès et la Maison Blanche ne parviennent pas à un compromis d'ici la fin de l'année.

Cette perspective préoccupante pour l'économie mondiale plombe les marchés, au moment où l'horizon de la zone euro semble commencer à s'éclaircir.

Après l'accord sur la réduction de la dette grecque et le déblocage d'une nouvelle tranche d'aide à Athènes - qui doit encore être validé par les parlements de plusieurs pays, dont l'Allemagne -, la Commission européenne a annoncé mercredi avoir chiffré à 37 milliards d'euros la restructuration du secteur bancaire espagnol.

Le commissaire à la Concurrence, Joaquin Almunia, a précisé que Bruxelles avait donné son feu vert définitif aux plans de restructuration de quatre établissements espagnols, dont les banques nationalisées Bankia et Banco de Valencia, qui devront dans ce cadre réduire leurs réseaux d'agence de jusqu'à 50%.

La cotation des deux banques a été suspendue par le régulateur de la Bourse de Madrid avant même que la Commission européenne n'ait rendu son verdict.

La Grèce n'est de son côté pas totalement sortie des esprits, l'hypothèse d'un futur - inéluctable? - effacement d'une partie de la dette grecque continuant d'alimenter les débats.

À Paris, le CAC 40 recule de 0,38% à 3.488,85 points vers 11h15 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,22% et à Londres, le FTSE perd 0,30%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 est en baisse de 0,47%.

Aux valeurs, l'action Boiron s'envole de 6,75% à 26,90 euros après l'annonce de la cession prochaine des parts de Pierre Fabre dans le capital de la société.

Thomas Cook, qui avait ouvert en baisse de plus de 3% à Londres après l'annonce de mauvais résultats annuels, bien que conformes aux attentes, a effectué un spectaculaire rétablissement. Le titre du tour opérateur gagne désormais 1%.

Remy Cointreau, qui avait signé mardi une des plus fortes hausses de l'Eurostoxx 600, accentue en revanche son recul (-1,05% à 87,58 euros) malgré le relèvement à "acheter" de la recommandation de Kepler, qui vise désormais un cours de 92 à 103 euros.

Monte dei Paschi perd de son côté près de 3%. La troisième banque italienne a relevé sa demande d'aide publique de 500 millions d'euros pour la porter à un total de 3,9 milliards d'euros en raison d'incertitudes sur ses fonds propres.

Sur le marché des changes, le recul de l'euro par rapport au billet vert s'accentue, la monnaie unique revenant autour de 1,29 dollar.

Sur le marché obligataire, les futures sur Bund allemands ont à l'inverse encore accru leurs gains, progressant désormais de plus de quarante points de base, les valeurs jugées les plus sûres retrouvant grâce auprès des investisseurs.

La détente sur le front de la crise de la dette dans la zone euro profite néanmoins à l'Italie, dont le rendement du papier à dix ans est retombé à son niveau de juin 2011.

Le recul des cours du pétrole s'accélère, le Brent de mer du Nord se rapprochant de 109,50 dollars le baril et le brut léger américain refluant vers 86,50 dollars.

Tangi Salaün pour le service français, édité par Catherine Monin