MANILLE, 1er décembre (Reuters) - Les Philippines ont inauguré vendredi un nouveau poste de garde-côtes sur l'île contestée de Thitu en mer de Chine méridionale, zone disputée et très fréquentée.

Alors que les tensions montent autour des revendications territoriales dans la région, les garde-côtes philippins ont repéré au début de l'année un navire de la marine chinoise autour de l'île, l'une des neuf que Manille occupe dans l'archipel des Spratleys.

La nouvelle installation de trois étages est équipée de technologies de pointe telles que des radars, l'identification automatique ou encore la communication par satellite, ont indiqué les garde-côtes philippins dans un communiqué.

"Le comportement des garde-côtes chinois, de la marine de l'Armée populaire de libération (APL) et des milices maritimes chinoises est parfois imprévisible", a déclaré Eduardo Ano, le conseiller philippin à la sécurité nationale, lors d'une visite sur l'île.

"Ils n'adhèrent pas à l'ordre international, à l'État de droit", a-t-il dit à la presse.

"Ce qu'ils décrivent comme des tactiques de zone grise (...) est de la pure intimidation, et c'est tout à fait illégal. Ce n'est pas acceptable dans l'ordre international."

L'ambassade de Chine à Manille n'a pas répondu à une demande de commentaire dans l'immédiat.

L'île de Thitu, l'avant-poste le plus grand et le plus important de Manille en mer de Chine méridionale, est largement revendiquée par Pékin, malgré les revendications territoriales conflictuelles de plusieurs pays de la région.

Désignée sous le nom de Pag-asa par Manille, Thitu se trouve à environ 480 km à l'ouest de la province philippine de Palawan. Abritant environ 200 personnes, elle est utilisée par Manille pour maintenir ses revendications territoriales.

Outre les Philippines, Brunei, la Chine, la Malaisie, Taïwan et le Vietnam ont des revendications de souveraineté concurrentes en mer de Chine méridionale, où transitent chaque année des marchandises d'une valeur supérieure à 3.000 milliards de dollars (2.750 milliards d'euros). (Reportage Karen Lema et Mikhail Flores ; version française Lina Golovnya, édité par Kate Entringer)