PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont terminé en hausse mardi, l'optimisme sur la reprise économique et les bénéfices des entreprises leur permettant de continuer sur leur élan des derniers jours en dépit du repli de Wall Street à la veille des annonces de la Réserve fédérale.

À Paris, le CAC 40 a gagné 0,35% (23,17 points) à 6.639,52 points. A Londres, le FTSE 100 a avancé de 0,34% et à Francfort, le Dax a pris 0,36%.

L'indice EuroStoxx 50 a terminé sur une baisse de 0,26%, le FTSEurofirst 300 de 0,23% et le Stoxx 600 de 0,11%.

Ce dernier affiche désormais huit séances consécutives de hausse, ce qui n'était plus arrivé depuis plus de deux ans.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait pourtant dans le rouge: le Dow Jones perdait 0,57%, le Standard & Poor's 500 cédait 0,34% après un record dans les tout premiers échanges, et le Nasdaq Composite reculait de 0,54%.

Si les investisseurs américains jouent la prudence en attendant d'en savoir plus sur les prévisions économiques de la Fed et la tonalité des discussions entre ses dirigeants sur la poursuite de ses achats d'obligations, les Européens continuent de miser sur la poursuite de la reprise économique.

Après la Banque de France lundi, le gouvernement suisse a revu à la hausse mardi ses prévisions économiques pour intégrer l'impact de l'assouplissement des restrictions sanitaires, confirmant à son tour l'amélioration rapide de la conjoncture, un facteur qui l'emporte aux yeux des investisseurs sur le report de la dernière étape du confinement en Angleterre.

Autre soutien pour les valeurs européennes: l'optimisme des analystes sur l'évolution des résultats des sociétés cotées. Selon les dernières données Refinitiv IBES, les profits du Stoxx 600 au deuxième trimestre sont désormais attendus en hausse de 104,2% sur un an, contre +95,3% il y a une semaine.

VALEURS

Si les grands indices européens ont fini en territoire positif, le détail des performances du jour secteur par secteur montre que les baisses ont été plus marquées que les hausses: si la meilleure performance est pour le compartiment de l'assurance, dont l'indice Stoxx a progressé de 0,78%, celui des matières premières a perdu 2,32% et celui du transport et des loisirs 2,25%.

A Paris, Axa a gagné 1,2% dans le peloton de tête du CAC 40 alors qu'ArcelorMittal abandonnait 4,23%.

La plus forte baisse du Stoxx 600 est un autre sidérurgiste, l'allemand ThyssenKrupp, qui a chuté de 7,44%. Le titre avait plus que triplé en six mois.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aux Etats-Unis, la hausse des prix à la production a été plus forte qu'attendu en mai, atteignant 6,6% sur un an. Parallèlement, les ventes au détail ont baissé de 1,3% sur un mois.

L'indice d'activité "Empire State", lui, a reculé plus qu'anticipé à 17,40 pour juin et la production manufacturière affiche une hausse de 0,9% en mai, grâce entre autres au rebond du secteur automobile

En Europe, les chiffres définitifs de l'inflation en Allemagne et en France n'ont fait que confirmer les premières estimations, une accélération de la hausse des prix qui est déjà largement intégrée par les marchés.

TAUX

Les indicateurs américains du jour, à commencer par l'accélération de la hausse des prix à la production, ont favorisé la remontée des rendements obligataires des deux côtés de l'Atlantique: celui des bons du Trésor à dix ans qui baissait en début de journée, est revenu à l'équilibre à 1,5007% et celui du Bund allemand de même maturité a fini la journée à -0,231%, en hausse de plus de deux points de base.

Pour les analystes d'ING, "les chiffres des prix à la production aux Etats-Unis traduisent une généralisation des pressions inflationnistes".

Sur le marché européen, l'autre fait du jour est le succès du premier emprunt lancé par l'Union européenne pour financer son plan de relance: l'opération a suscité une demande quasi record de 142 milliards d'euros et a permis de lever 20 milliards, deux fois plus que visé initialement.

CHANGES

Le dollar a profité des chiffres des prix à la production pour atteindre son plus haut niveau depuis un mois face à un panier de devises de référence avant de revenir rapidement à l'équilibre, l'attentisme lié à la Fed reprenant le dessus.

L'euro est ainsi tombé brièvement à 1,2102 avant de remonter à 1,2124 dollar.

La livre sterling, elle, cède du terrain face au billet vert et à la monnaie unique, ce que des analystes expliquent par des facteurs techniques qui ne remettent pas en cause, selon eux, la tendance de fond favorable à la devise britannique.

PÉTROLE

Profitant une nouvelle fois des perspectives de reprise soutenue de la demande au second semestre, les cours du brut ont atteint de nouveaux plus hauts de plus de deux ans, en s'appuyant sur les prévisions optimistes de plusieurs grands acteurs du courtage comme Vitol ou Trafigura.

Le Brent gagne 1,08% à 73,65 dollars le baril après être monté à 73,9 et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,19% à 71,72 dollars après un pic à 72,03.

(Marc Angrand, édité par Sophie Louet)