À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,24% (14,12 points) à 5.912,72 points après être revenu au plus bas à 5.900,21. A Londres, le FTSE 100 a perdu 0,22% et à Francfort, le Dax a reculé de 0,31%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro a cédé 0,23%, le FTSEurofirst 300 0,19% et le Stoxx 600 0,14% après quatre séances consécutives de hausse qui l'avaient porté mercredi à son plus haut niveau depuis avril 2015.

Toujours obnubilés par les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, les investisseurs ont accueilli comme un risque supplémentaire la décision de Donald Trump de signer la loi votée par les deux chambres du Congrès en soutien aux manifestants pro-démocratie à Hong Kong, ce qui a suscité la colère de Pékin et des menaces de "contre-mesures".

"La promulgation du texte de loi sur Hong Kong en soutien aux protestataires pourrait remettre en question l'accord commercial puisque la Chine a renouvelé sa menace de représailles", commente Hussein Sayed, responsable de la stratégie de marché de FXTM.

Les marchés américains sont fermés pour la fête américaine de Thanksgiving et ne rouvriront vendredi que pour une séance écourtée. Mercredi, Wall Street a inscrit de nouveaux records après la révision à la hausse de la croissance de l'économie américaine au troisième trimestre. L'indice large Standard & Poor's 500 a gagné près de 1,4% sur les trois premières séances de la semaine.

Les volumes d'échanges sur le CAC 40 comme sur le Stoxx 600 ont représenté moins de la moitié de leur moyenne du mois écoulé.

VALEURS

Le compartiment automobile européen, toujours sensible aux tensions commerciales, affiche la plus forte baisse sectorielle du jour, un repli de 0,78%.

Exposé lui aussi au marché de Hong Kong, Rémy Cointreau a cédé 2,5% après la publication de résultats semestriels inférieurs aux attentes du marché et des commentaires prudents sur l'impact de la situation dans l'ex-colonie britannique.

Soitec a perdu 3,12%, le spécialiste français des matériaux pour l'industrie des semi-conducteurs ayant revu à la baisse sa prévision d'investissements pour 2020.

Plus forte hausse du Stoxx 600, le groupe britannique de services financiers Virgin Money a bondi de 18,88%, ses prévisions pour 2020 ayant rassuré le marché après l'annulation inattendue du dividende.

LES INDICATEURS DU JOUR

En Europe, la première estimation de l'inflation en novembre est ressortie supérieure aux attentes en Espagne et surtout en Allemagne, où elle ressort à 1,2% en rythme annuel, au plus haut depuis juin, même si elle reste loin de l'objectif de la Banque centrale européenne (BCE).

CHANGES

La poussée d'aversion au risque perceptible sur tous les grands marchés n'a guère affecté le dollar, pratiquement inchangé face à un panier de référence.

L'euro est stable lui aussi, à 1,1008 dollar après être passé mercredi sous le seuil de 1,10 pour la première fois depuis deux semaines.

La livre sterling a en revanche subi des prises de profit, cédant près de 0,2% face à l'euro après avoir profité ces derniers jours de la perspective d'une victoire des conservateurs britanniques aux élections législatives du 12 décembre.

TAUX

Le repli sur les valeurs refuges lié à la décision de Donald Trump sur Hong Kong a fait baisser les rendements des emprunts d'Etat de référence, à -0,365% pour le Bund allemand à dix ans, qui a touché en matinée son plus bas niveau depuis le début du mois à -0,386%.

PÉTROLE

Les craintes suscitées par la promulgation du texte américain de soutien aux manifestations à Hong Kong pèse aussi sur le marché pétrolier, qui recule pour la deuxième séance consécutive au lendemain de l'annonce d'une hausse des stocks de brut et d'essence et d'une production record aux Etats-Unis.

Le Brent perd 1,01% à 63,41 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,41% à 57,87 dollars.

Les investisseurs se positionnent par ailleurs en prévision de la réunion de l'"Opep+" la semaine prochaine à Vienne, appelée à trancher sur la prolongation ou pas des mesures d'encadrement de la production.

(avec Bozorgmehr Sharafedin à Londres, édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand