Les marchés ignorent pour l'instant la mise en accusation formelle de Donald Trump par la Chambre des représentants américaine, sa destitution par le Sénat au terme de la procédure étant jugée improbable.

"Le Sénat contrôlé par les républicains n'abandonnera jamais son président", estime Neil Wilson, analyste en chef de Markets.com. "Le processus d'impeachement a été et reste tellement partisan que M. Trump ne sera pas destitué."

À Paris, le CAC 40 gagne 0,08% à 5.964,62 points vers 09h05 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,04% et à Londres, le FTSE 100 est pratiquement inchangé.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,05% tandis que l'EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 0,03% et que le Stoxx 600 avance de 0,12%.

A moins d'une semaine de Noël, les investisseurs sont incités à prendre des bénéfices après des progressions de plus de 20% pour la plupart des grands indices boursiers. Ils gardent toutefois un oeil sur les dernières réunions de politique monétaire de l'année en Europe: sans surprise, la Riksbank, la banque centrale suédoise, a relevé à zéro son taux directeur, qui était négatif depuis près de cinq ans.

La Banque d'Angleterre, elle, publiera son communiqué de politique monétaire à 12h00 GMT et devrait opter pour le statu quo malgré les incertitudes persistantes sur le Brexit.

Les marchés suivront aussi l'ouverture des débats au parlement britannique, avec le "discours de la reine" qui donne l'occasion au Premier ministre Boris Johnson de préciser ses intentions sur le Brexit et son programme économique.

En Asie, la Banque du Japon, sans surprise, a laissé sa politique inchangée en suggérant qu'aucune mesure supplémentaire de soutien n'était envisagée dans l'immédiat.

Sur le front du commerce USA-Chine, Pékin a déclaré être en contacts étroits avec Washington en vue de la signature de l'accord partiel annoncé vendredi, dont on ignore toujours le contenu précis.

VALEURS

La plus forte hausse sectorielle en Europe est pour le compartiment des matières premières, qui gagne 0,7%, la plus forte baisse pour celui de l'assurance (-0,29%).

Parmi les rares progressions marquantes du jour, le chimiste suisse Clariant gagne 3,64% après la vente de son activité "Masterbatches" à l'américain PolyOne pour 1,6 milliard de dollars (1,44 milliard d'euros), qui lui permettra de distribuer environ un milliard de dollars à ses actionnaires.

A la baisse, Hugo Boss cède 3,9% après l'abaissement de la recommandation de Deutsche Bank à "conserver".

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini la journée en repli de 0,29%, s'éloignant un peu plus du plus haut de 14 mois atteint mardi.

En Chine, l'indice SSE Composite de Shanghai a terminé stable tandis que le CSI 300 des principales capitalisations de Chine continentale abandonnait 0,14%.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en ordre dispersé mercredi, l'optimisme des investisseurs sur les perspectives de l'économie mondiale ayant été tempéré par les prévisions alarmistes de FedEx.

L'indice Dow Jones a cédé 27,88 points, soit 0,1%, à 28.239,28 et le Standard & Poor's 500, plus large, a abandonné 1,38 point, soit 0,04%, à 3 191,14 alors que le Nasdaq Composite gagnait 4,38 points (+0,05%) à 8.827,74 points.

Le Nasdaq a ainsi enregistré une sixième séance de hausse consécutive, confortant le rally entamé dans la foulée de l'annonce d'un accord commercial entre Washington et Pékin et le S&P s'est adjugé un nouveau record consécutif.

Le cours de FedEx a chuté de 10% après la révision à la baisse des prévisions 2020 du groupe.

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat de la zone euro sont orientés à la hausse et se rapprochent de leurs récents plus hauts, un mouvement favorisé à la fois par l'actualité des banques centrales et les indicateurs économiques encourageants publiés ces derniers jours.

Celui du Bund allemand à dix ans prend plus de deux points de base à -0,224%; il était monté vendredi à -0,215%, son plus haut niveau depuis juin.

CHANGES

Le dollar recule de 0,1% environ face à un panier de devises de référence après le vote des représentants américains sur l'"impeachment".

L'euro remonte ainsi à près de 1,1130 dollar après être revenu sous 1,1110 mercredi.

La livre sterling poursuit son repli qui avoisine désormais près de 3% face au dollar par rapport au plus haut de 18 mois touché vendredi dernier à l'annonce du triomphe électoral de Boris Johnson.

La couronne suédoise est en hausse à 10,45 pour un euro après le relèvement du taux directeur de la Riksbank.

PÉTROLE

Les cours du pétrole varient peu mais restent proches de leurs récents plus hauts de trois mois après l'annonce mercredi par l'Energy Information Administration (EIA) d'une baisse des stocks de brut aux Etats-Unis.

Le Brent abandonne 0,17% à 66,06 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,11% à 60,86 dollars.

(Édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand