Les principales Bourses européennes se replient en début de séance mercredi dans le sillage de Wall Street face aux doutes sur le vaccin expérimental contre le COVID-19 de l'américain Moderna et aux interrogations persistantes quant au calendrier et à l'ampleur de la reprise économique à venir.

À Paris, le CAC 40 perd 0,88% à 4419,17 points vers 07h55 GMT. A Londres, le FTSE 100 cède 0,46% et à Francfort, le Dax recule de 0,61%.

L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,58%, le FTSEurofirst 300 de 0,54% et le Stoxx 600 de 0,53%.

La revue médicale STAT News a publié mardi un article remettant en cause la validité des résultats présentés la veille par Moderna sur le premier essai clinique d'un candidat vaccin contre le coronavirus, le principal moteur de la hausse des actions la veille.

"Les investisseurs (à Wall Street) ont clairement exprimé le fait que leur appétit pour le risque dépend du développement d'un vaccin contre le coronavirus", explique Naeem Aslam, chef analyste d'Avatrade. "Il n'est peut-être pas exagéré de dire qu'un vaccin est plus important que le soutien monétaire ou budgétaire."

Parallèlement, les indicateurs économiques, des mises en chantier aux Etats-Unis à l'inflation au Royaume-Uni en passant par les commandes d'équipements industriels au Japon, soulignent jour après jour l'impact de la pandémie sur l'activité.

Si l'agenda économique du jour est mince en attendant jeudi les indices PMI flash, les marchés américains étudieront à 18h00 GMT le compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale.

VALEURS

Le repli des actions européennes touche plus particulièrement les secteurs cycliques des banques (-2,44%), de l'automobile (-2,89%) et celui du transport et du tourisme (-2,69%), alors que celui de la pharmacie et de la santé est en nette hausse (+1,12%).

A Paris, la plus forte baisse du CAC 40 est pour PSA (-6,78%),la plus forte hausse pour Sanofi (+2,05%).

A Londres, Rolls-Royce perd 3,18% après l'annonce de la suppression d'au moins 9.000 postes sur 52.000, principalement dans ses activités d'aéronautique civile, face à la crise du secteur du transport aérien.

Norwegian Air Shuttle chute de 43,36% à Oslo après avoir bouclé la conversion d'une partie de sa dette en actions et son augmentation de capital, complétées par un prêt garanti par l'Etat.

Parmi les rares hausses marquées du début de séance, Marks & Spencer prend 0,12% après avoir promis d'accélérer sa restructuration.

EN ASIE

A Tokyo, l'indice Nikkei a fini la journée en hausse de 0,79% et inscrit sa meilleure clôture depuis le 6 mars, soutenu par la perspective d'une reprise de l'activité économique à Osaka et Kyoto et par la décision de la Banque du Japon de tenir une réunion d'urgence vendredi pour arrêter les modalités d'un programme de prêts aux petites et moyennes entreprises.

Ces deux nouvelles l'ont emporté sur les résultats de l'enquête trimestrielle Tankan sur le climat des affaires, qui montre que la confiance des chefs d'entreprise est tombé à son plus bas niveau depuis 11 ans.

En Chine, le SSE Composite de Shanghaï a perdu 0,51% à la veille de l'ouverture de la session annuelle du parlement qui pourrait donner aux autorités l'occasion d'annoncer de nouvelles décisions économiques.

A WALL STREET

Les contrats à terme sur les indices américains suggèrent pour l'instant une hausse d'environ 0,5% à l'ouverture.

Mardi, la Bourse de New York a creusé ses pertes en fin de séance en réaction à l'article remettant en cause les annonces de Moderna: le Dow Jones a cédé 1,59% à 24.206,86 points. Le S&P-500 a perdu 1,05%, à 2.922,94 points et le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 0,54% à 9.185,10 points.

TAUX

Les rendements obligataires de référence de la zone euro sont pratiquement stables, à -0,458% pour le Bund allemand à dix ans, tandis que celui des titres américains de même échéance recule de près de deux points de base à 0,6931%.

Le dix ans italien remonte de quatre points à 1,686% après l'annonce par les pays de l'Union européenne hostiles à des émissions de dette communes de leur volonté de présenter un projet alternatif de plan de relance face à celui dévoilé lundi par la France et l'Allemagne.

CHANGES

L'euro s'apprécie pour la quatrième séance consécutive face au dollar et se traite autour de 1,0950 après un pic à 1,0976 mardi.

L'indice dollar est néanmoins orienté à la hausse (+0,10%).

La livre sterling recule face au billet vert et à l'euro après la publication des chiffres mensuels de l'inflation au Royaume-Uni, tombée à 0,8% sur un an en avril, son plus bas niveau depuis 2016, contre 1,5% en mars, ce qui relance les spéculations sur un recours éventuel de la Banque d'Angleterre à des taux d'intérêt négatifs.

PÉTROLE

Le marché pétrolier est en léger repli en dépit des signes encore fragiles d'amélioration de la demande et de baisse des stocks aux Etats-Unis.

Le Brent abandonne 0,46% à 34,49 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,97% à 31,65 dollars.

Selon l'American Petroleum Institute (API), les stocks de brut américain ont diminué de 4,8 millions de barils la semaine dernière. Les chiffres de l'Energy Information Administration (EIA) sont attendus à 14h30 GMT.

(Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)