À Paris, le CAC 40 a perdu 0,42% à 5 478,06 points. Le Footsie britannique a cédé 0,62% et le Dax allemand a abandonné 0,54%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,73%, le FTSEurofirst 300 de 0,33% et le Stoxx 600 de 0,32%.

Avant l'ouverture en Europe, les marchés chinois ont subi une troisième séance consécutive de baisse, le SSE Composite de Shanghai cédant 1,14% en clôture et le CSI 300, qui regroupe les principales capitalisations de Chine continentale, clôturant en repli de 1,05%.

"Les investisseurs (en Chine) sont relativement pessimistes et prudents pour l'instant dans un contexte de faiblesse des volumes d'échanges et l'inquiétude persiste sur le conflit commercial sino-américain", explique Yan Kaiwen, analyste de China Fortune Securities.

Craig Erlam, analyste de changes chez OANDA, fait valoir que les avancées dans les négociations entre Washington et ses voisins mexicain et canadien ne sont pas nécessairement une bonne nouvelle pour la Chine, toujours sous la menace de taxes supplémentaires sur 200 milliards de dollars de produits exportés vers les Etats-Unis.

"La situation du côté de l'Alena (accord nord-américain de libre-échange) reflète probablement le souhait de parvenir à un accord avant les élections au Mexique et le vote de mi-mandat aux Etats-Unis", dit-il.

"Cela ne signifie pas que les Etats-Unis vont rechercher une solution rapide avec la Chine. Il y a encore du chemin à faire sur ces questions commerciales et je ne serais pas surpris de voir d'autres tarifs sur d'autres biens avant que la situation ne s'améliore".

LE PESO ARGENTIN COULE, LA BANQUE CENTRALE INTERVIENT

A l'approche de la clôture en Europe, les inquiétudes se sont propagées du côté de l'Argentine, où la banque centrale a relevé son taux directeur de 15 points pour le porter à 60%, ce qui n'empêche pas le peso argentin de chuter de plus de 18% à 40,40 pour un dollar, un plus bas historique.

La monnaie argentine a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis le début de l'année en raison des inquiétudes suscitées par le niveau élevé de l'inflation, le ralentissement de l'économie et les conséquences plus larges des turbulences sur les marchés émergents liées à l'appréciation du dollar.

Pour tenter d'apaiser les marchés financiers, le gouvernement argentin a demandé mercredi au Fonds monétaire international (FMI) d'accélérer le versement d'une partie des 50 milliards de dollars de financements prévus. Le FMI a simplement déclaré étudier cette demande en réclamant un resserrement des politiques monétaire et budgétaire.

Les nouvelles venues d'Argentine n'ont pas provoqué de panique en Europe, même si la Bourse de Madrid, fortement exposée à l'Amérique latine, a creusé ses pertes pour finir en baisse de 1,06%.

La pression est nette en revanche sur l'indice MSCI des marchés émergents, qui perd 1,26%.

UNIBAIL SOUFFRE, BOUYGUES BRILLE

En Bourse en Europe, l'indice Stoxx des ressources de base, toujours sensible aux nouvelles en provenance de Chine, figure parmi les plus fortes baisses sectorielles du jour avec un repli de 0,80%.

La plus forte baisse du CAC 40 est pour le groupe immobilier Unibail-Rodamco-Westfield (-4,33%) au lendemain de ses résultats semestriels. Morgan Stanley a abaissé son objectif de cours de 7% dans une étude sectorielle qui a fait reculer plusieurs grandes valeurs du secteur comme Intu Properties (-3,40%) et Hammerson (-5,00%). Le Stoxx de l'immobilier a perdu 1,19%.

A la hausse, Bouygues, en tête du CAC, a pris 4,39% et a inscrit un plus haut de deux mois et demi après ses résultats, plusieurs analystes saluant entre autres la poursuite du redressement de Bouygues Telecom.

Iliad, qui doit publier ses propres semestriels mardi prochain, souffre de la comparaison, ayant abandonné 7,07% pour porter à plus de 20% son recul depuis un mois.

Le plus net recul parmi les Bourses européennes est encore pour Milan (-1,28%), à la veille de la décision très attendue de Fitch sur la note de crédit de l'Italie.

A Wall Street, le S&P-500 et le Dow Jones reculent un peu tandis que le Nasdaq se cherche une tendance et que le billet vert reprend quelques couleurs en restant proche du creux d'un mois touché mardi face à un panier de devises de référence. L'euro est repassé sous 1,17 dollar.

Le repli des marchés actions favorise la baisse des rendements obligataires, celui du Bund allemand à dix ans perdant près de cinq points de base pour repasser nettement sous le seuil de 0,4%, autour de 0,36%.

Signe des tensions sur le marché de la dette souveraine, l'écart de rendement entre le 10 ans allemand, taux de référence de la zone euro, et son homologue italien s'est creusé à 288 points de base, au plus haut depuis cinq ans.

Les cours du pétrole bénéficient de l'annonce d'une baisse des stocks de brut aux Etats-Unis alors que le marché s'attend à un repli de l'offre iranienne et vénézuélienne au cours des mois à venir. Le baril de Brent se traite à plus de 77,50 dollars le baril et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) non loin des 70 dollars, au plus haut depuis trois semaines.

(Édité par Bertrand Boucey)

par Patrick Vignal