À Paris, le CAC 40 a terminé lundi en hausse de 0,31% à 5.231,85 points. Le Dax allemand a pris 0,42% et le Footsie britannique a grappillé 0,07%, freiné par le renchérissement de la livre sterling.

L'indice EuroStoxx 50 a gagné 0,29%, le FTSEurofirst 300 a progressé de 0,29% et le Stoxx 600 s'est adjugé 0,26%.

La progression des indices boursiers est aussi sensible à Wall Street mais elle a surtout été marquée en Chine, où l'indice composite de la Bourse de Shanghai a grimpé de 5,6%, sa plus forte hausse journalière depuis juillet 2015.

Donald Trump a déclaré dimanche qu'il allait reporter le relèvement, initialement prévu vendredi, des droits de douane sur les produits chinois importés aux Etats-Unis, en raison des "progrès substantiels" effectués par Washington et Pékin dans leurs négociations commerciales.

Aucune nouvelle date n'a été fixée pour la conclusion d'un accord avec la Chine mais Donald Trump a indiqué qu'il prévoyait d'organiser un sommet avec son homologue chinois Xi Jinping dans sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, une rencontre qui pourrait intervenir en mars.

Le président américain a ajouté lundi que les Etats-Unis et la Chine étaient "très très proches" d'un accord et que ce dernier pourrait se conclure "très bientôt".

La séance a aussi profité en Europe du maintien de la note souveraine de l'Italie par Fitch, une décision attendue mais qui s'est traduite néanmoins par un soulagement perceptible sur les actifs italiens.

La Bourse de Milan a surperformé les autres indices en Europe, avec un gain de 0,86%, les banques italiennes ont grimpé et les taux du pays se sont nettement détendus.

La progression en ligne droite des principaux indices boursiers mondiaux depuis le début de l'année pousse néanmoins certains investisseurs à la prudence.

"Maintenant que les indices américains ont retracé 100% du mouvement baissier de fin d'année (70% pour les indices européens), la question du potentiel haussier restant se pose, la macroéconomie se dégrade, les valorisations reviennent à des niveaux élevés et l'effet positif du deal possible à venir entre les USA et la Chine nous paraît en grande partie consommé", indique ainsi Nicolas Chéron, responsable de la recherche marchés pour Binck.fr.

VALEURS

En Europe, la détente au moins temporaire sur le front du commerce sino-américain a profité en premier lieu aux secteurs les plus exposés à la montée des barrières commerciales: l'indice Stoxx européen de l'automobile a progressé de 2,02%. A Paris, Valeo s'est distingué avec un gain de 3,26%, plus forte hausse du CAC 40.

Le secteur des semi-conducteurs a été lui aussi bien orienté: AMS s'est adjugé 5,22% et STMicroelectronics a grimpé de 2,9%.

Le secteur bancaire a aussi été à la fête, soutenu par la hausse des établissements italiens après le statu quo de Fitch sur la note de l'Italie.

L'indice Stoxx du compartiment a pris 1,15% et celui des seules banques italiennes a avancé de 2,39%.

A la baisse, le groupe allemand de chimie Covestro a cédé 3,16% après avoir prévenu que son excédent brut d'exploitation (Ebitda) pourrait chuter de moitié cette année.

Ipsen (-6,54%) a aussi été sanctionné après l'annonce d'une offre d'achat sur la biotech canadienne Clementia Pharmaceuticals, dont l'action s'envolait de plus de 73% à Wall Street. Le laboratoire a prévenu que cette acquisition allait peser dans un premier temps sur ses marges.

A WALL STREET

Le dernier développement favorable sur le commerce a permis à l'indice S&P 500 de repasser au-delà d'une résistance majeure à 2.800 points, grâce à la progression des valeurs technologiques et industrielles.

"Les 2.800 points étaient très surveillés car ils correspondent au vrai niveau de décrochage du début novembre dernier. C'est lorsque le S&P 500 a cassé les 2.800 points que la volatilité implicite mesurée par le Vix a grimpé", indique Vincent Ganne, analyste marchés pour TradingView France.

"La probabilité pour qu'une consolidation se matérialise augmente mais cela n'éclipse pas la tendance très forte sur le marché. Les franchissements des résistances antérieures auraient déjà dû être l'occasion pour le marché de faire une pause mais ça n'a pas été le cas".

L'indice S&P 500 gagnait 0,63% à la clôture en Europe, à son plus haut niveau depuis le 8 novembre. Il affiche un gain de plus de 12% depuis le début de l'année.

Dans le même temps, l'indice Dow Jones prend 0,72% et le Nasdaq Composite avance de 0,9%.

L'indice des grandes valeurs industrielles monte de 0,95% et celui de la high tech de 1,02%. Celui des valeurs financières gagne également 1,36%.

LES INDICATEURS DU JOUR

La journée a été peu animée sur le front des statistiques macroéconomiques avec uniquement la parution des stocks du commerce de gros aux Etats-Unis, qui ont enregistré en décembre aux Etats-Unis leur hausse la plus marquée depuis plus de cinq ans.

CHANGES

Le report de la date-butoir pour les négociations commerciales sino-américaines profite en particulier aux devises les plus exposées aux tensions commerciales, comme le yuan chinois qui a touché un plus haut de sept mois face au dollar, et le dollar australien.

La hausse de l'appétit pour le risque, qui pousse à délaisser le dollar, a permis à l'euro de revenir autour de 1,1350.

La livre sterling évolue également en hausse face à la devise américaine (+0,2%) grâce à l'évocation d'un report de la date prévue du 29 mars pour le Brexit, un mouvement qui a pesé notamment sur l'indice britannique Footsie des moyennes capitalisations (-0,12%).

TAUX

La hausse des actions et le regain général d'appétit pour le risque défavorisent les emprunts d'Etat, ce qui se traduit par une remontée des rendements: celui du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, a pris près d'un point de base, juste sous 0,11%, et celui des Treasuries de même échéance revient vers 2,68%.

A contre-courant, les rendements italiens ont évolué en nette baisse après la décision de Fitch de maintenir sa note souveraine à BBB, malgré une perspective négative.

Tout en soulignant le niveau "extrêmement élevé" de la dette publique de la péninsule, l'absence de réduction du déficit structurel, la faiblesse persistante du secteur bancaire et celle de la croissance, l'agence a pris acte de l'endettement relativement faible du secteur privé, d'une maturité moyenne et d'un rendement moyen à l'émission de la dette publique relativement favorables ou encore de la part minime de la part de la dette détenue par des créanciers étrangers.

Le rendement des BTP italiens à dix ans a perdu huit points de base à 2,775% et le deux ans a reculé de 11 points, à 0,414%.

PÉTROLE

En hausse à la mi-journée, les cours du brut se sont retournés à la baisse et perdent désormais plus de 3% après les dernières déclarations de Donald Trump sur les prix du pétrole qu'il juge trop élevés, le président américain ayant appelé l'Opep à se "calmer".

Le baril de Brent est retombé à moins de 65 dollars et le baril de brut léger américain (WTI) à moins de 55,50 dollars. Les deux contrats de référence avaient touché vendredi des plus hauts de 2019.

A SUIVRE MARDI :

Les investisseurs suivront notamment aux Etats-Unis la publication à 15h00 GMT de l'indice de confiance du consommateur ainsi que l'audition à la même heure du président de la Réserve fédérale Jerome Powell par la commission bancaire du Sénat.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)

par Blandine Henault