PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'autorité américaine de l'aviation civile, la Federal Aviation Administration (FAA), a laissé entendre qu'elle s'apprêtait à démarrer cette semaine les essais en vol du 737 MAX après les améliorations de sécurité proposées par l'avionneur Boeing, selon des personnes proches du dossier.

De son côté, le directeur général de Boeing, Dennis Muilenburg, cherche à rétablir la confiance du public dans cet appareil, cloué au sol depuis plusieurs mois à la suite des deux accidents survenus en Ethiopie et en Indonésie, qui ont causé la mort de 346 personnes à moins de cinq mois d'intervalle.

S'exprimant dimanche soir à la veille de l'ouverture du salon aéronautique international du Bourget à Paris, Dennis Muilenburg, s'est dit déçu des failles observées dans la communication de l'entreprise concernant le 737 MAX et a promis une plus grande transparence pour rétablir la confiance du public dans l'avion et l'entreprise dans son ensemble.

"Le MAX qui va reprendre les airs sera l'un des avions les plus sûrs jamais construits", a déclaré Dennis Muilenburg. "Mais nous savons aussi qu'il faudra du temps pour regagner la confiance de nos clients et du public, et ce sera un effort à long terme", a ajouté le dirigeant.

Les efforts de Boeing pour redorer sa réputation après les accidents du 737 MAX sont d'autant plus pressants que la FAA se prépare à effectuer une étape importante vers un remise en service de l'avion d'ici à la fin de l'été. Sauf problème de dernière minute, l'autorité pourrait commencer à tester l'appareil en vol cette semaine afin d'évaluer si la mise à jour de Boeing répare les failles du système anti-décrochage MCAS mis en cause dans les deux accidents, selon des personnes au courant de la procédure. Une autre source estime que cette échéance pourrait être reportée.

Le directeur général de Boeing a expliqué que la société réalisait des progrès vers l'obtention d'une nouvelle autorisation de vol du 737 MAX pour le transport de passagers, mais que le calendrier demeurait incertain. "Nous n'avons pas donné aux compagnies aériennes un calendrier précis", celui-ci dépendant de questions de sécurité, a-t-il indiqué.

L'obtention de l'approbation de la FAA n'est qu'un des obstacles auxquels Boeing et les compagnies aériennes doivent faire face pour remettre l'avion en service régulier. Les autorités étrangères doivent également approuver le correctif.

Selon les sources proches du dossier, les essais de certification ont été planifiés avec l'appui des autorités de européennes et canadiennes. Ils pourraient prendre une semaine ou plus, selon une personne informée du calendrier prévu, et seraient suivis de plusieurs semaines d'analyse des résultats par les experts de la FAA. La découverte éventuelle de problèmes pendant les essais pourrait prolonger ces procédures, ont indiqué les sources.

Lors d'une conférence internationale sur la sécurité en Allemagne la semaine dernière, de hauts responsables de la FAA ont déclaré aux autorités étrangères, y compris aux dirigeants de l'Agence européenne de la sécurité aérienne, que les essais de certification étaient imminents, selon une personne qui a assisté aux réunions.

Samedi, un porte-parole de la FAA a indiqué n'avoir aucune information à fournir pour le moment. "Nous continuons de travailler avec Boeing pour recueillir les données nécessaires à la remise en service de l'avion en toute sécurité", a-t-il commenté.

-Andrew Tangel, Andy Pasztor et Alison Sider, The Wall Street Journal

(Version française Alice Doré) ed: VLV

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