Des données sectorielles plus larges ont montré des ventes en demi-teinte en novembre, alimentant les craintes d'un affaiblissement de la demande pour la saison des fêtes 2023, certains des plus grands noms de la vente au détail du pays ayant annoncé ces deux dernières semaines un ralentissement de la croissance des ventes au cours du trimestre de Noël.
Cependant, la croissance des ventes de décembre de Woolworths, TFG et Mr Price s'est accélérée, ce dernier annonçant une croissance de 15,5 % des ventes au détail du groupe au cours de ce mois, contre 9,9 % au cours du trimestre se terminant le 30 décembre.
Les ménages dépensent moins, en particulier pour les vêtements, a déclaré le mois dernier le détaillant de mode haut de gamme Woolworths, ainsi que pour les meubles, les appareils ménagers et l'électronique, car les taux d'intérêt élevés et l'inflation réduisent le revenu disponible.
Les détaillants se sont montrés prudents et n'ont pas renoncé à des marges trop importantes, les rabais offerts pour attirer les consommateurs pendant les fêtes n'étant pas très élevés par rapport à 2022, année où ils vendaient beaucoup de vêtements au prix fort.
Alec Abraham, analyste principal des actions chez Sasfin Wealth, a noté que cette approche mesurée des détaillants suggère qu'ils "pensent que le marché de la consommation est si faible que les rabais sur les produits ne seront pas récompensés par une augmentation suffisamment importante des volumes, pour stimuler la croissance du chiffre d'affaires total".
Au lieu de cela, les détaillants ont cherché à protéger leurs marges en prévision de la "tempête" à venir.
Paul Steegers, analyste principal de la recherche sur les actions chez Nedbank, a déclaré que même si le contexte n'est pas très haussier, il "voit des perspectives de meilleure croissance pour les détaillants cette année" sur la base de taux d'intérêt plus bas, d'une inflation alimentaire légèrement inférieure et d'une meilleure croissance du PIB.
"Peut-être qu'au second semestre, nous commencerons à voir de petites hausses dans les secteurs plus durables, les articles à prix élevé, mais la croissance dans ces secteurs restera inférieure à celle des catégories plus défensives que sont l'alimentation, la pharmacie et peut-être l'habillement.
La banque centrale a interrompu son cycle de hausse des taux d'intérêt en juillet pour la première fois depuis novembre 2021, mais ne les a pas réduits depuis COVID. Les économistes de Nedbank s'attendent à ce que les taux baissent à partir de mai.
L'inflation de base ralentit également.
Le risque le plus important pour la croissance du commerce de détail à ce stade est la poursuite des perturbations de la chaîne d'approvisionnement locale qui ont eu un impact sur les livraisons de marchandises des détaillants au cours du trimestre, a déclaré Stephan Erasmus, analyste de l'investissement chez Anchor Capital.
Selon lui, cela pourrait entraîner une augmentation des coûts et des pertes potentielles de ventes pour les détaillants.
