Zurich (awp) - Les prix des maisons individuelles et des propriétés par étage ont progressé au cours des trois premiers mois de l'année, selon une étude menée par la banque Raiffeisen. Ces envolées compliquent toujours plus l'accès à la propriété pour les ménages helvétiques, qui ne sont que 36% à posséder un bien immobilier.

Au premier trimestre, l'indice des prix des transactions Raiffeisen a décollé de 1,9% sur trois mois pour les maisons individuelles, indique jeudi l'établissement saint-gallois dans un communiqué. Pour les propriétés par étage, l'indice des prix a grimpé de 0,8%.

Selon la banque coopérative, cette tendance haussière rend de plus en plus difficile l'accès à la propriété, en particulier pour les jeunes ménages.

"Si l'on ne dispose pas déjà d'un patrimoine substantiel ou que l'on ne peut pas compter sur une avance d'hoirie, il est difficile de devenir propriétaire avant un certain âge. Et pour de nombreux ménages, il sera alors trop tard pour voir leurs enfants grandir dans la maison familiale", déplore le chef économiste de Raiffeisen Suisse Martin Neff.

Selon la dernière étude "Immobilier Suisse" de la banque toutefois, il est plus abordable d'acquérir un logement en Suisse qu'au sein des pays voisins. En théorie, un ménage suisse doit travailler environ 8,5 ans pour pouvoir gagner l'équivalent du prix d'un appartement standard, alors que c'est plus de 9 ans en Allemagne, 10 ans en Autriche et 13 ans en France.

Malgré cela, la part des propriétaires n'atteint que 36% de la population en territoire helvétique. Selon Raiffeisen, "la Suisse tend à privilégier la sécurité" et la stabilité systémique au détriment de l'accès à la propriété.

D'un autre côté, le marché du locatif est en souffrance en raison de la baisse des loyers, de la hausse du taux de vacance et des prix élevés de l'immobilier. Cette situation se traduit par une baisse des demandes de permis de construire, selon Raiffeisen.

Depuis les sommets de 2017, "la quantité de logements en planification a diminué de manière relativement uniforme (environ 45%) dans tous les types de communes", ajoute la banque.

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