PARIS (awp/afp) - Après une semaine mitigée, la prudence devrait être de mise sur les marchés européens ces prochains jours, dans un contexte de trêve estivale assombrie par les multiples foyers de tensions géopolitiques.

"La semaine prochaine sera une période de transition avant la reprise, le marché va se concentrer sur la géopolitique étant donné qu'il y aura peu d'actualité sur le plan microéconomique", a commenté auprès de l'AFP Marco Bruzzo, directeur général délégué de Mirabaud Asset Management.

"L'environnement est plutôt à la prudence, les publications de résultats arrivent à leur terme, tandis que les risques liés à la contagion de la situation turque à d'autres pays émergents, aux tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine et à l'élaboration du budget italien sont toujours présents", a-t-il détaillé.

Les investisseurs suivront de près l'évolution des relations entre Washington et Pékin, de nouvelles taxes douanières réciproques devant entrer en vigueur jeudi.

Mais les marchés ont été rassurés cette semaine par la perspective de la reprise du dialogue entre les deux premières puissances économiques mondiales. La Chine a en effet fait savoir qu'elle enverrait un haut responsable aux Etats-Unis à la fin du mois pour reprendre les négociations.

En revanche, le ton est monté entre les Etats-Unis et la Turquie, qui a promis de répliquer si Washington décidait de durcir ses sanctions liées à la détention d'un pasteur américain.

La livre turque a brutalement chuté sur fond de crise diplomatique entre Washington et Ankara, faisant souffler un vent de panique sur les marchés financiers, qui craignent un effet de contagion à d'autres économies.

Les titres des grandes banques européennes ont notamment été pénalisés, les investisseurs étant inquiets au sujet de leur exposition à la Turquie.

Retour progressif de la macroéconomie

La place de Francfort, qui a certes souffert de cette crise monétaire, a aussi subi les mésaventures de l'un de ses poids lourds. Le titre du géant de la chimie et de la pharmacie Bayer a lâché plus de 17% en quatre jours, en raison des multiples procédures judiciaires visant l'américain Monsanto, que Bayer s'apprête à absorber.

La Bourse de Londres a, quant à elle, été affectée par ses lourdes valeurs minières, qui ont ployé sous le coup d'un net repli des cours des métaux industriels.

La performance en Bourse des grandes compagnies minières sera donc scrutée la semaine prochaine, d'autant plus que l'agenda macroéconomique britannique sera par ailleurs complètement dégarni.

Les acteurs de marché prendront toutefois connaissance de quelques statistiques pour la zone euro, notamment la confiance des consommateurs en août et l'indicateur PMI, qui mesure la croissance de l'activité, prévus jeudi.

En France, l'enquête sur les investissements dans l'industrie en juillet et l'indicateurs de climat des affaires en août sont attendus le même jour.

Les investisseurs surveilleront également les publications, mercredi et jeudi, des comptes-rendus des dernières réunions de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque centrale européenne (BCE).

"Les opérateurs scruteront les discours des banquiers centraux afin de voir s'il y a une certaine inflexion ou s'ils gardent toujours une certaine confiance quant à l'évolution de l'économie pour la seconde partie de l'année", a estimé M. Bruzzo.

La semaine se conclura par la la réunion des banquiers centraux à Jackson Hole, qui marquera la fin de la trêve estivale.

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