Londres (awp/afp) - La Bourse de Londres a fini tout juste dans le positif mardi après son envolée des dernières séances tandis que la livre a fortement chuté, le Premier ministre, Boris Johnson, ayant l'intention d'interdire une extension de la période de transition post-Brexit.

L'indice FTSE 100 des principales valeurs a pris 0,08%, à 7.525,28 points.

Il avait terminé en forte hausse lundi (+2,25%) et l'indice élargi FTSE 250, plus représentatif de l'économie britannique, avait atteint un record, grâce à "l'effet Boris Johnson", grand vainqueur des élections la semaine dernière, et à la trêve commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.

Mardi, l'enthousiasme est retombé après que le Premier ministre britannique eut laissé entendre qu'il voulait interdire au-delà de 2020 toute extension de la période de transition suivant la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne le 31 janvier.

Boris "Johnson met un terme à l'envolée boursière post-élections", constate Joshua Mahony, analyste chez le courtier en ligne IG.

Le FTSE 250 a perdu 1% et la livre a dévissé: elle chutait d'environ 1,6% à 1,3124 dollar et 85,01 pence pour un euro vers 17H15 GMT.

"La livre dérape sur les nouvelles craintes d'une sortie abrupte de l'UE", explique Neil Wilson, de Markets.com.

Car si Boris Johnson a décroché un accord avec Bruxelles qu'il devrait pouvoir faire passer au Parlement d'ici le 31 janvier et sortir ainsi le Royaume-Uni de l'Union européenne en douceur, une période de transition courant seulement jusqu'à fin 2020 est vue par beaucoup d'experts comme insuffisante pour négocier le vaste traité de libre-échange qui va régir la relation de l'UE avec la Grande-Bretagne pour des décennies.

Par ailleurs, le taux de chômage est ressorti à 3,8% au cours des trois mois achevés fin octobre, stable comparé aux trois mois terminés fin septembre et au plus bas depuis 45 ans malgré les craintes liées au Brexit.

D'autres statistiques publiées par l'organisation patronale CBI montrent en revanche que l'industrie manufacturière s'enfonce dans le marasme.

- UNILEVER (-7,16% à 4.299,00 pence): le géant néerlandais de l'agroalimentaire et des produits d'entretien a publié des chiffres de ventes moins bons qu'attendu, prévenant qu'il manquerait ses objectifs pour 2019.

- IMMOBILIER: les valeurs du secteur retombaient après leur bond des derniers jours grâce à l'"effet Johnson", les craintes que la paralysie du secteur ne se poursuive en raison d'une sortie abrupte de l'UE s'étant ravivées. British Land a cédé 4,31% à 603,80 pence et Barratt 1,86% à 759,80 pence.

- PETROLIERES: Royal Dutch Shell (+3,19% à 2.233,00 pence) et BP (+2,32% à 478,85 pence) ont profité de la dégringolade de la livre, qui gonfle mathématiquement leurs recettes à l'étranger une fois converties en monnaie locale.

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