Londres (awp/afp) - Le gouvernement britannique voit renforcé mardi son pouvoir de contrôle, voire de blocage si nécessaire, des acquisitions d'entreprises britanniques par des acteurs étrangers lorsque la sécurité nationale est en jeu, a annoncé l'exécutif dans un communiqué.

"Le gouvernement pourra examiner et intervenir dans certaines acquisitions (...) qui pourraient nuire à la sécurité nationale du Royaume-Uni, pour mieux prendre en compte les menaces auxquelles nous sommes confrontés aujourd'hui", a indiqué mardi le gouvernement.

Le gouvernement pourra également imposer certaines conditions à une acquisition, voire la bloquer, "même si cela ne devrait se produire que rarement et que la grande majorité des transactions ne nécessiteront aucune intervention", a-t-il précisé.

Le nouveau régime recense 17 "domaines sensibles", dont l'intelligence artificielle et le nucléaire civil.

Ces mesures pour dépoussiérer une loi vieille de 20 ans avaient été d'abord annoncées fin 2020, alors que les investissements chinois au Royaume-Uni faisaient grincer des dents jusque dans les rangs des députés conservateurs de la majorité, pourtant traditionnellement enclins au laisser-faire en matière d'économie.

Exclusion de Huawei

Londres avait ainsi annoncé en juillet 2020 l'exclusion du géant chinois Huawei de son réseau 5G, invoquant un risque pour la sécurité du pays.

L'été dernier, le rachat du plus grand fabricant britannique de semi-conducteurs, le gallois Newport Wafer Fab, par Nexperia, société néerlandaise de semi-conducteurs mais appartenant au chinois Wingtech, avait aussi suscité l'émoi.

Plus récemment, le gouvernement britannique a demandé des enquêtes approfondies sur des acquisitions d'entreprises britanniques par des entités américaines: le spécialiste des microprocesseurs Arm, le fabricant de composants aéronautiques Meggitt et l'équipementier Ultra Electronics.

La nouvelle réglementation s'applique à toutes les acquisitions réalisées à partir du 12 novembre 2020 - soit le lendemain de la présentation de la loi au Parlement - mais le gouvernement ne réexaminera pas les acquisitions déjà analysées en vertu du précédent régime, précise l'exécutif.

"Le Royaume-Uni est reconnu dans le monde comme un endroit attrayant pour investir, mais nous avons toujours été clairs sur le fait que nous n'hésiterons pas à intervenir si nécessaire pour protéger notre sécurité nationale", a commenté le ministre britannique des Entreprises, Kwasi Kwarteng, cité dans le communiqué.

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