Chez M&G, la tendance "est plutôt à la réduction du risque" sans pour autant se retirer totalement de ces classes d'actifs, ont indiqué Brice Anger, directeur général de M&G France, et Florent Delorme, porte-parole de la gestion, à l'occasion d'une conférence de presse. A titre d'exemple, la proportion d'actions dans les fonds diversifiés de M&G est passée de 46 à 42% et l'exposition au high yield a été réduite. "A la place du high yield, nous avons accru notre exposition à la dette subordonnée de très belles banques et à la dette souveraine émergente en devise locale", précise Brice Anger.

Cette évolution est justifiée par les incertitudes qui planent sur les marchés, au premier rang desquelles M&G place les valorisations.

"Nous prenons plus au sérieux cette question", assure Florent Delorme, évacuant assez rapidement les préoccupations latentes autour de la politique monétaire de la Fed et d'une possible reprise de l'inflation aux Etats-Unis. Sur le marché du crédit d'abord, l'endettement est en hausse, soutenu par les conditions de financement ultra-accommodantes dont bénéficient les entreprises. Parallèlement, les spreads sont au plus bas aussi bien sur l'Investment grade que sur le High yield aux Etats-Unis.

"Il y a donc une tension justifiée sur le marché du crédit mais il ne faut pas qu'un grain de sable vienne enrayer la machine car les valorisations actuelles n'intègrent que les bonnes nouvelles", avertit M&G.

M&G se méfie aussi de la situation en Chine

Concernant les valorisations des actions, le porte-parole de la gestion de M&G constate qu'elles ont atteint des niveaux assez exceptionnels qui, lors des précédents épisodes du même type, ont précédé des périodes plus turbulentes sur les marchés.

Outre cette problématique des valorisations, M&G met en lumière un autre danger : la Chine. "Si la croissance chinoise devait ralentir aux alentours de 5,5%, cela serait vraiment problématique compte tenu des valorisations actuelles des marchés mondiaux", résume Florent Delorme.

Le principal enjeu pour la Chine est donc de se désendetter et de limiter le recours au crédit sans faire ralentir trop fortement sa croissance. Cette dernière a largement bénéficié ces dernières années de la hausse de l'investissement des entreprises, précisément soutenue par le recours au crédit facile, entrainant l'ensemble de l'économie mondiale. "La consommation des ménages, qui pourrait prendre à terme le relais de l'investissement, dépend aussi nettement du crédit", souligne le porte-parole de la gestion de M&G.

Dans ce contexte, la Chine semble se diriger vers un regain de réglementation pour tenter un atterrissage en douceur.