MADRID, 27 août (Reuters) - Un ressortissant marocain arrêté en début de semaine en Espagne est soupçonné d'avoir coordonné un réseau de partisans de l'organisation Etat islamique (EI) chargés entre autres du recrutement de combattants prêts à partir en Irak ou en Syrie, a annoncé la justice espagnole jeudi.

Abdeladim Achriaa a été interpellé mardi près de Madrid dans le cadre d'une opération conjointe des polices espagnole et marocaine contre des sympathisants supposés de l'EI. Treize autres personnes ont été arrêtées au Maroc.

Achriaa, qui disposait d'un permis de séjour en Espagne, a été déféré jeudi devant le magistrat espagnol chargé du dossier, Juan Pablo Gonzalez, qui lui a refusé une libération sous caution en arguant d'un risque élevé de fuite et a ordonné son incarcération.

Achriaa est accusé de "coordonner les membres d'un réseau syro-irakien affilié à l'Etat islamique déployé dans plusieurs villes du Maroc", précise un document rendu public par le parquet.

Le réseau évoqué est soupçonné d'avoir recruté des combattants étrangers pour les envoyer rejoindre les troupes de l'EI en Syrie et en Irak. A terme, les membres du groupe étaient eux-mêmes censés émigrer pour rejoindre l'EI, ajoute le parquet.

Hafsa Azaoum, la compagne d'Achriaa, est la fille de l'un des autres suspects arrêtés cette semaine et cinq de ses frères sont partis combattre avec l'EI en Syrie, précise-t-il.

Le ministère espagnol de l'Intérieur a déclaré mardi qu'il soupçonnait Achriaa et les autres personnes interpellées d'avoir planifié des attentats mais le parquet n'évoque pas ces soupçons jeudi.

Il explique cependant que le réseau propageait le discours de violence de l'EI "dans le but de créer un climat de psychose et de terreur au sein de la population".

(Adrian Croft; Marc Angrand pour le service français)