(Actualisé avec déclaration de Conte)

ROME, 18 septembre (Reuters) - L'Union européenne n'a pas fait preuve de suffisamment de solidarité à l'égard de l'Italie dans la gestion de la crise migratoire, a déclaré mercredi le président français, Emmanuel Macron, après s'être entretenu à Rome avec le président du Conseil italien, Giuseppe Conte.

"L'Union européenne n'a pas fait suffisamment preuve de solidarité avec les pays de première arrivée, notamment l'Italie, et la France est prête à évoluer sur ce point dans le cadre de la remise à plat des accords de Dublin", a dit.

"S'agissant des sauvetages en mer, je suis convaincu que nous pouvons nous mettre d'accord sur un mécanisme européen automatique de répartition des migrants", a poursuivi le président français.

"Il nous faut, partout, défendre le droit d'asile. Et donc, protéger le droit d'asile, c'est aussi nous assurer que celles et ceux qui n'y ont pas droit soient reconduits le plus rapidement possible vers leur pays d'origine."

Ces derniers propos font écho aux propos qu'il a tenus lundi devant les députés de sa majorité qu'il a appelés à regarder "en face" les enjeux de l'immigration.

Giuseppe Conte s'est félicité du soutien français à un projet de système de répartition automatique entre les 28 pays membres de l'Union européenne des migrants sauvés en Méditerranée.

"Le sujet de l'immigration ne doit plus alimenter la propagande anti-européenne", a dit le président du Conseil dans une référence implicite à la Ligue, le parti d'extrême droite pilier de la coalition qui soutenait son premier gouvernement.

Emmanuel Macron et Giuseppe Conte se rencontraient pour la première fois depuis l'entrée en fonction du gouvernement "Conte II", soutenu au Parlement par une coalition réunissant le Parti démocrate (centre gauche) et le Mouvement 5 Etoiles (M5S) et dont La Ligue de Matteo Salvini est désormais exclue.

Ce départ a permis un réchauffement des relations entre Paris et Rome après les tensions nées de la décision prise l'an dernier par Matteo Salvini, alors ministre de l'Intérieur, d'interdire les ports italiens aux bateaux de migrants. La crise avait culminé en février avec le rappel par Paris de son ambassadeur à Rome. (Nicolas Delame, édité par Marc Angrand)