PARIS, 4 novembre (Reuters) - Voici les principaux extraits de la déclaration d'Emmanuel Macron dimanche à l'issue du référendum d'autodétermination en Nouvelle-Calédonie qui s'est conclu par la victoire du "non" à l'indépendance à 56,4% :

"Je veux relever ici la promesse tenue depuis trente ans, sans considération des changements de majorité, à Paris ou en Nouvelle-Calédonie. J'ai en mémoire, ce jour, le rôle de chacun des responsables politiques qui ont marqué ce chemin de leur empreinte indélébile.

Avec le gouvernement, nous avons tenu à la stricte neutralité de l'Etat dans cette consultation et à la plus grande transparence de l'ensemble du corps électoral. Nous avons garanti la loyauté et la sincérité de ce scrutin qui s'est fait sous le regard d'observateurs envoyés par l'organisation des Nations unies et les pays voisins.

Je tiens ici à saluer l'engagement des forces politiques calédoniennes et des autorités coutumières kanakes dans une campagne responsable, respectueuse des points de vue adverses, veillant à chaque instant à éviter les tensions et à préserver l'acquis de trente années de dialogue et de paix.

Les électeurs ont pu choisir souverainement, en connaissance de cause, la relation entre la Nouvelle-Calédonie et la France. Ils se sont exprimés aujourd'hui majoritairement pour que la Nouvelle-Calédonie reste française.

Je dois d'abord dire l'immense fierté que nous ayons passé ensemble cette étape historique, je veux aussi dire la fierté pour le chef de l'Etat que la majorité des Calédoniens ait choisi la France. C'est pour nous une marque de confiance dans la République française, dans son avenir et dans ses valeurs. Cette fierté, chacun peut la ressentir et la partager.

En ce jour, le seul vaincu est la tentation du mépris, de la division, de la violence, de la peur, le seul vainqueur c'est le processus en faveur de la paix qui porte la Nouvelle-Calédonie depuis trente ans, l'esprit de dialogue que plus rien n'entamera, l'esprit de responsabilité qui a conduit à une participation exceptionnelle des Calédoniennes et des Calédoniens.

Je mesure la déception de ceux qu'anime la volonté de l'indépendance, ils ont pu l'exprimer dans les urnes et à ceux-là je veux dire que l'Etat est engagé au côté de la Nouvelle-Calédonie pour garantir dans la durée la dignité de toutes les composantes de la société, autour des valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité.

Nous pouvons les partager au-delà de nos divergences, dans l'humilité et dans le respect.

A présent, j'invite chacun à se tourner vers l'avenir, j'invite chacun à se saisir des responsabilités exceptionnellement larges reconnues aux instances locales pour construire la Nouvelle-Calédonie forte de son histoire et tournée vers demain.

J'invite chacun à inscrire la Nouvelle-Calédonie tout à la fois dans la République et dans le destin océanique et indo-pacifique qui est le sien.

Au plan politique, il n'y a pas d'autre chemin que celui du dialogue. Le gouvernement proposera aux forces politiques de Nouvelle-Calédonie de se réunir dans les prochaines semaines. Des échanges seront entrepris dès demain par le Premier ministre." (Sophie Louet)