BERLIN/BRUXELLES, 5 août (Reuters) - Le ministre allemand de l'Agriculture souhaite s'entretenir avec son homologue belge au sujet de la contamination d'oeufs par des insecticides, certains médias rapportant que les autorités belges, alertées il y a un mois, auraient tardé à prévenir leurs voisins.

Christian Schmidt prévoit d'appeler lundi son homologue Denis Ducarme pour discuter de la situation et "en particulier de la nouvelle information", a annoncé samedi un porte-parole.

"Le ministre de l'Agriculture Schmidt attendait une notification des responsables en Belgique de manière opportune et complète", a-t-il ajouté.

Des millions d'oeufs ont été retirés des étals de supermarchés en Allemagne et aux Pays-Bas après détection de traces de Fipronil, un insecticide utilisé contre les puces et les acariens, dans des oeufs mis en vente en Belgique et aux Pays-Bas.

Des dizaines d'élevages de poules pondeuses ont été fermés temporairement dans les deux pays, qui ont ouvert une enquête.

Vendredi, la chaîne allemande de supermarchés Aldi a retiré tous les oeufs de la vente de ses 4.000 magasins en Allemagne par mesure de précaution.

L'agence belge de sécurité alimentaire a annoncé cette semaine avoir été informée du problème début juin par une société de volailles ayant détecté des niveaux anormalement élevés de Fipronil dans ses produits.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) considère la substance comme de toxicité moyenne et précise qu'à haute dose, elle est susceptible d'être nuisible aux reins, au foie et aux glandes lymphatiques.

Selon la chaîne de télévision belge néerlandophone VRT, l'agence n'a pas rendu publique cette possible contamination en raison d'une enquête pour fraude présumée en cours.

Contactée par Reuters, une porte-parole de l'agence s'est refusée à tout commentaire.

Certains producteurs d'oeufs ont été suspendus en Belgique, mais aucun rappel n'a été lancé dans les supermarchés belges, les niveaux de Fipronil détectés restant en dessous des limites légales. Les sociétés suspendues pourront reprendre la vente une fois toute trace de pesticide supprimée de leurs produits.

Une porte-parole de la Commission européenne a annoncé vendredi que l'affaire faisait l'objet d'une enquête des autorités belges et hollandaises. Le parquet belge a ouvert une investigation contre un fournisseur de services de l'industrie de la volaille, soupçonné d'avoir ajouté la substance à ses produits, a-t-elle précisé.

La Belgique a également déposé une requête auprès du réseau des fraudes alimentaires de l'Union européenne, sollicitant l'aide des Pays-Bas. Les Pays-Bas sont le deuxième exportateur d'oeufs au monde derrière les Etats-Unis et en vendent environ cinq milliards par an à l'Allemagne. (Andrea Shalal et Robert-Jan Bartunek, Julie Carriat pour le service français)