(Cercle Finance) - Le scénario d'une consolidation durable et profonde des indices boursiers s'impose progressivement à mesure que les désillusions s'enchaînent quasi inexorablement depuis le 28 décembre dernier: le CAC40 (-0,5%) aligne pas moins de 9 séances de repli sur une série de 12, pour une perte cumulée qui avoisine les -8% depuis les 'plus hauts' du 2 janvier.
Les vendeurs se sont montrés très déterminés ce mercredi alors que la zone de soutien des 5.380Pts n'est plus qu'un lointain souvenir, tandis que le plancher de la mi-août est à son tour largement enfoncé: il s'est traité pas moins de 9,4MdsE sur les seules vedettes du CAC40 et plus de 11MdsE sur le SRD.
Les valeurs moyennes ne sont pas les moins promptes à baisser puisque le SBF-80 a chuté de -1,6% après avoir affiché -2,5% vers 13H.

La volatilité règne en maître puisque le CAC40 est retombé au contact des 5.200Pts une heure avant la clôture après avoir flirté -peu après l'ouverture de Wall Street- avec les 5.300Pts (à 5.289).

Les gains initiaux du Dow Jones n'ont pas longtemps fait illusion et au bout d'une heure de cotations, le Nasdaq affichait jusqu'à -2,25% (à 2.361) menaçant ainsi d'enfoncer des planchers remontant à mars dernier (2.340) ou novembre 2006 (2.330).
Tôt ce matin, en réaction à la chute du Dollar sous les 107Yen, les bourses de Tokyo, Singapour et Hong Kong avaient connu leur pire séance de repli depuis l'été dernier avec des chutes respectives de -3,3%, -2,7% et -5,4% (pour le Hang Seng).

Pour les places européennes des supports aussi importants que les 4.130Pts sur l'Euro-Stoxx50 (qui perd -0,8%), les 3.000 sur l'Eurotop-100, les 7.500 sur le Dax (qui décroche de -1,25%) ou les 470 sur l'AEX (qui devisse de -1,7%) sont cassés... et les quelques rachats à bon compte survenus en fin de séance n'ont pas permis de les sauvegarder.

Cette séance n'a pas constitué le 'bear trap' (piège pour les vendeurs à découvert) que certains traders voyaient se dessiner entre 15H30 et 16H.

Même les (rares) 'bonnes nouvelles' donnent lieu à des effets négatifs: la hausse des stocks de pétrole US fait reculer le baril sous 90$... et il en résulte une rechute de -2,25% de Total qui plombe le CAC40.

Les réserves de pétrole brut ont augmenté de 4,3 millions de barils la semaine dernière, selon les chiffres publiés cet après-midi par le Département américain de l'Energie.
Les stocks d'essence et ceux de produits distillés, qui incluent le fioul domestique, se sont eux aussi inscrit en hausse, de 2,2 et de 1,1 millions de barils respectivement: les cours se détendent nettement sur le NYMEX, de quoi apaiser un peu les craintes de dérapage des prix.

A ce propos, l'inflation aux Etats Unis a progressé de +0,3% au mois de septembre (contre +0,2% attendu) et les salaires réels n'affichent qu'une progression symbolique de 0,1%: les consommateurs risquent de continuer à surveiller leurs dépenses... tandis que le taux de défaillance sur les cartes de crédit atteint selon les banques entre 3,5 et 4% (et ce chiffre pourrait avoisiner 4,5 à 5% d'ici la fin de l'année).

Wall Street risque donc de continuer à broyer du noir à moins que les opérateurs ne s'inspirent de l'OPA d'Oracle sur BEA (une opération de 7Mds$) plutôt que de la contagion baissière engendrée par Intel (-12%) sur Nvidia (-9%), Flextronics (-7%) puis Apple (-4,6%).
Les acheteurs pourraient jouer le scénario d'une FED baissant son taux directeur de -50Pts (2 semaines avant la date prévue) pour 'prendre à contrepied' les vendeurs à découvert... mais une telle initiative risque symétriquement d'alimenter le sentiment que la situation actuelle est vraiment 'critique'.
Wall Street tentait de colmater les brèches à la mi-séance (le Dow Jones revenait à l'équilibre) mais Exxon (-2,8%) pesait sur la tendance, de même que le repli de Microsoft (-2,75%).
Au sein du CAC, l'action Saint-Gobain restait étonnament stable (-0,35%)alors que les analystes de Crédit Suisse ont sévèrement réduit (de 80 à 60 euros) leur objectif de cours sur le fabricant de matériaux ce matin.

D'autres valeurs, jugées plus cycliques, souffraient d'une vague d'écrémage des portefeuilles, l'image d'Arcelor-Mittal ou d'Accor (-2,7% sur une étude négative), Bouygues (-3,15%), Renault ou schneider (-2,35%).

Parmi les bonnes surprises du jour, Vinci prenait la rête du classement avec +2,7% devant Danone (+1,95%) et Alcatel-Lucent (+1,35%) puis France Télécom qui s'adjugeait +1,2%.
Carrefour (insensible au plongeon des valeurs de distribution hier soir à Wall Street) s'adjugeait pas loin de +1%.

Avec un rebond du Dollar à 1,4650/E et la consolidation du pétrole sous les 90$, l'Or subit à son tour une vague de prises de bénéfices et abandonne -3% en 24H à 880$/Oz (contre 910$ la veille).



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