PARIS, 22 mai (Reuters) - La ministre du Travail, Muriel Penicaud, a promis lundi aux représentants syndicaux de Tati de faire le maximum pour que le groupe Eram finance le plan social des employés du groupe Agora, menacé de liquidation, selon les délégués de la CFDT.

Agora Distribution, qui regroupe les enseignes Tati, Giga Store, Fabio Lucci et Degrif'Mania, a été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Bobigny, le 4 mai dernier, menaçant l'emploi de 1.754 salariés.

Ces derniers ont manifesté lundi à proximité du ministère du Travail.

"On a dit qu'on attendait du gouvernement [qu'il fasse] pression sur le groupe Eram, a indiqué le délégué syndical CFDT, Tahar Benslimani sur RTL. Ils nous ont répondu qu'ils allaient faire le maximum et travailler sur le dossier." Le ministère du Travail n'a pas souhaité confirme cette information.

Agora Distribution a fait l'objet de cinq offres conditionnelles sérieuses dont celles des groupes Gifi, Stokomani et Foir'fouille. Ils ne conserveraient toutefois que 70% des emplois (nL8N1I75VC).

Les syndicats souhaitent donc que la maison mère d'Agora, le groupe Eram, participe au plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) qui concernerait les employés exclus des offres de reprises.

Mais le groupe Eram n'est pas dans l'obligation de participer au plan social, en raison de la loi Macron votée en août 2015 qui limite la responsabilité des groupes face au financement des plans sociaux de leurs filiales en redressement judiciaire ou en liquidation. L'audience d'examen des offres en vue de trouver un repreneur aura lieu le 29 mai devant le tribunal de commerce. Tati est en perte de vitesse depuis plusieurs années, dans un marché qui recule depuis la crise de 2008.

Les comptes d'Agora, qui détient 145 magasins (dont 120 magasins Tati), ont continué de se dégrader en 2016, accusant une perte de plus de 60 millions d'euros, sur un chiffre d'affaires de 345 millions d'euros. L'entreprise n'a pas de dettes bancaires, sa créance ayant été effacée par son actionnaire. (Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)