(Actualisé avec contrats à terme, ouverture du marché obligataire en Europe,
clôture du CSI 300, variation de Nissan)
    * Les indices européens devraient perdre plus de 1%
    * Les banques centrales et le COVID-19 en Chine inquiètent 
    * La victoire de Macron passe au second plan

    par Laetitia Volga
    PARIS, 25 avril (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont
attendues dans le rouge lundi à l'ouverture, les préoccupations liées à la
croissance mondiale avec les anticipations de resserrement monétaire et
l'épidémie de COVID-19 en Chine l'emportant sur la victoire sans surprise
d'Emmanuel Macron à la présidentielle française.
    Les contrats à terme donnent une baisse de 1,75% pour le CAC 40 parisien
, de 1,62% pour le Dax à Francfort, de 1,73% pour le FTSE à
Londres et de 1,57% pour l'EuroStoxx 50.
    L'indice européen Stoxx 600 a terminé la semaine dernière sur un
repli hebdomadaire de 1,42%, sa plus forte baisse depuis début mars, les
dernières déclarations du président de la Réserve fédérale américaine (Fed),
ouvert à une hausse de taux d'un demi-point, ayant renforcé la perspective d'un
resserrement monétaire plus dur aux Etats-Unis pour contrer une inflation
galopante.
    Du côté de la Banque centrale européenne (BCE), l'idée d'une première hausse
de taux cet été semble faire son chemin. D'après neuf sources, les responsables
de l'institution sont disposés à mettre fin le plus tôt possible à son programme
de rachats d'actifs et à relever dès juillet ses taux d'intérêt.
    Sans aller jusqu’à évoquer une hausse de taux dès cet été, la présidente de
la BCE, Christine Lagarde, a déclaré vendredi qu'un relèvement avant la fin de
l'année était très probable.
    "Les craintes sur les taux et la récession sont désormais les plus grands
risques pour les investisseurs (...) La flambée des prix des denrées
alimentaires et des carburants, plus la fin des principaux programmes de
relance, font que les investisseurs s'inquiètent de la capacité des
consommateurs à faible revenu à dépenser", avec un accent particulier sur la
demande, a déclaré Candace Browning, responsable de recherche chez Bank of
America.
    En France, Emmanuel Macron a été réélu dimanche président de la République
en s'imposant avec 58,55% des voix face à la candidate d'extrême droite Marine
Le Pen, à l'issue d'un second tour marqué par une forte abstention.
    "Pour les marchés, ce n'est probablement qu'un modeste soulagement car les
derniers sondages d'opinion avaient déjà laissé entrevoir sa victoire. Le
scénario de pire nous a été épargné", a commenté Holger Schmieding, chef
économiste chez Berenberg.
    
    LES VALEURS A SUIVRE :

    A WALL STREET 
    La Bourse de New York a fini en nette baisse vendredi, plombée par des
publications d'entreprises décevantes et le recul des valeurs de croissance avec
la perspective d'une remontée rapide des taux d'intérêt.
    L'indice Dow Jones a cédé 2,82% à 33.811,4 points, le S&P-500
a perdu 2,77% à 4.271,78 points et le Nasdaq Composite a reculé de 2,55%
à 12.839,29 points.
    La perspective d'une Fed plus agressive a pesé en particulier sur les
actions technologiques et de croissance dont les valorisations sont plus
vulnérables à la hausse des rendements souverains.
    Microsoft, Amazon, Apple et Alphabet
ont cédé de 2,41% à 4,15%. 
    Gap a plongé de 18,05%, Verizon de 5,64% et HCA de
21,8% après des prévisions jugées décevantes.
    Les contrats à terme préfigurent une ouverture en recul d'environ 0,8%. 
    
    EN ASIE 
    Le Nikkei à Tokyo a cédé 1,9%, sa plus forte baisse en six semaines,
en raison des préoccupations mondiales sur la politique monétaire de la Fed. 
    Nissan a chuté de 5,05% après que Bloomberg a rapporté vendredi que
Renault envisagerait de réduire sa participation dans le groupe japonais pour
accompagner la transition vers les véhicules électriques.
    En Chine, le CSI 300 abandonne 3,96%, au plus bas depuis juin
2020, et l'indice SSE Composite perd 4,39%, l'inquiétude quant aux dommages
économiques du confinement à Shanghai et la timidité des mesures de relance
prises jusqu'à présent entamant le sentiment de marché.
    Les autorités de Pékin, qui ont recensé depuis vendredi 47 cas transmis
localement de COVID-19, ont ordonné lundi aux habitants d'une zone du plus grand
district de la capitale de ne pas quitter le secteur pour des raisons non
essentielles, rapporte la télévision d'Etat.    
    
    CHANGES/TAUX  
    Le dollar gagne 0,34% face à un panier de devises de référence,
profitant de son statut de valeur refuge avec les incertitudes sur la croissance
économique. 
    L'euro recule à son plus bas niveau depuis avril 2020, à 1,0735, après avoir
été porté de 0,44% en début de séance par la victoire d'Emmanuel Macron.
    Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à dix ans perd près
de quatre points de base à 2,8564%. Dans les premiers échanges, son
équivalent allemand prend deux points à {DE10YT=RR;RT_YIELD_1}% et
l'OAT à dix ans recule légèrement, à {FR10YT=RR;RT_YIELD_1}%.
    
    PÉTROLE 
    Les cours du pétrole reculent nettement sur fond d'inquiétudes persistantes
quant à l'éventualité d'un plus long confinement à Shanghai et d'une hausse des
taux aux États-Unis, deux éléments qui pourraient nuire à la croissance
économique mondiale et à la demande.
    Certains analystes ont déclaré que l'aggravation de la guerre en Ukraine
pourrait accroître la pression sur l'Union européenne pour qu'elle impose des
sanctions sur le pétrole russe. 
    Le Brent perd 3,44% à 102,98 dollars le baril et le brut léger
américain (West Texas Intermediate, WTI) abandonne 3,55% à 98,45 dollars.
    PRINCIPAL INDICATEUR ÉCONOMIQUE À L'AGENDA DU 25 AVRIL
 PAYS    GMT    INDICATEUR                     PÉRIODE     CONSENSUS     PRÉCÉDENT
 DE      08h00  Indice Ifo du climat des       avril       88,1          90,8
                affaires                                                 
 

 (édité par Bertrand Boucey)