par Stephen Culp

NEW YORK, 29 novembre (Reuters) - La Bourse de New York a fini en ordre dispersé mercredi alors qu'une révision à la hausse de la croissance américaine au troisième trimestre a apaisé les craintes d'une récession, tandis que des commentaires de responsables de la Réserve fédérale (Fed) ont entretenu l'incertitude sur la durée de son resserrement monétaire.

L'indice Dow Jones a gagné 0,04%, ou 13,44 points, à 35.430,42 points.

Le S&P-500, plus large, a perdu 4,31 points, soit 0,09%, à 4.550,58 points.

Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 23,27 points (0,16%) à 14.258,49 points.

Alors qu'ils avaient enregistré des gains en début de séance, le S&P-500 et le Nasdaq ont finalement basculé dans le rouge, seul le Dow Jones se maintenant légèrement dans le vert, après que le président de la Fed de Richmond, Thomas Barkin, a exprimé son scepticisme sur le fait que la banque centrale américaine avait terminé son cycle de resserrement monétaire.

Il a aussi laissé sur la table l'hypothèse d'une nouvelle hausse des taux si l'inflation venait à rebondir encore.

Les investisseurs ont privilégié la prudence à la veille de la très attendue publication du rapport sur les dépenses de consommation personnelle aux Etats-Unis.

Si les mouvements des principaux indices de Wall Street ont été mitigés depuis le début de la semaine, novembre est un mois très réussi, le S&P-500 étant en passe d'enregistrer son plus fort pourcentage de hausse mensuelle depuis juillet 2022.

"Le marché avait effectué d'importants gains, donc il y a eu des prises de bénéfice et des repositionnements. Il y a une forme de consolidation qui se passe", a commenté Tim Ghriskey, stratégiste chez Ingalls & Snyder, à New York.

"Il y a eu des résultats solides, il y a beaucoup d'optimisme. Et pour cette raison, un repositionnement des gains", a-t-il souligné.

Marquant un contraste avec les commentaires de Thomas Barkin, l'un des gouverneurs de la Fed, Christopher Waller, considéré comme un conservateur, a exprimé mardi sa confiance sur le fait que l'institution avait probablement atteint la fin de sa campagne de hausse des taux.

Christopher Waller a aussi laissé envisager la possibilité d'une baisse des taux, à court terme, pour permettre un "atterrissage doux" de l'économie américaine et éviter une récession.

"La Fed est en pause pour le moment, mais le mantra (pour les taux) est toujours 'plus élevés plus longtemps'", a déclaré Tim Ghriskey. "L'économie continue d'être relativement solide, donc il n'y a aucune raison pour la Fed de baisser ses taux et de risquer un rebond de l'inflation", a-t-il ajouté.

Le département américain du Commerce a fait état d'une révision à la hausse de son estimation du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis au troisième trimestre, attendu en hausse de 5,2% sur un an contre +4,9% en première estimation.

Dans son "livre beige", publié dans l'après-midi, la Fed rapporte un ralentissement modeste de l'activité économique dans ses districts ces dernières semaines, du fait de sa politique monétaire stricte.

Parmi les secteurs majeurs du S&P-500, les finances et l'immobilier ont été les plus performants, tandis que les services de communication ont fini la séance en repli de 1,1%.

Les valeurs à forte croissance, sensibles aux taux d'intérêt, comme Microsoft et Apple, ont particulièrement pesé sur le S&P-500. Humana et Cigna Group ont reculé, respectivement de 5,5% et 8,1%, après que le Wall Street Journal a rapporté des discussions en vue d'une fusion.

General Motors a bondi de 9,4% à la suite de l'annonce d'un programme de rachats d'action de 10 milliards de dollars.

(version française Jean Terzian)