À Paris, l'indice CAC 40 cède 0,63% à 5.398,29 points vers 07h50 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,09% et à Londres, le FTSE est quasiment inchangé.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro perd 0,32%, le FTSEurofirst 300 0,14% et le Stoxx 600 0,15%.

L'une des plus fortes baisses en Europe est pour Akzo Nobel, qui cède près de 3% après avoir rejeté une troisième offre de rachat de concurrent américain PPG Industries.

Le secteur très volatile des ressources de base pèse sur la tendance, son indice européen reculant de 1,5%. Les banques (-0,4%) sont également dans le rouge avec, à Paris, un recul de 1,8% pour Société générale, lanterne rouge du CAC.

Les valeurs financières sont pourtant considérées par les gérants comme les principales bénéficiaires de l'élection d'Emmanuel Macron. L'ancien ministre de l'Economie a remporté dimanche plus de 66% des suffrages, devançant largement la candidate d'extrême droite, Marine Le Pen.

L'arrivée du candidat d'En Marche ! en tête à l'issue du premier tour avait été saluée avec enthousiasme par les marchés mais son élection n'a pas le même effet, certainement parce qu'elle était largement attendue.

"Les actifs risqués devraient afficher un rebond modeste et momentané, dans la mesure où la victoire du candidat centriste était largement attendue depuis le premier tour par les marchés et les instituts de sondage", indiquent les analystes de BlackRock Investment Institute.

La détente sur le risque politique français s'accompagne d'un net recul de la volatilité, dont l'indice européen recule de 17%.

"Les marchés peuvent à présent se détendre vis-à-vis du risque politique européen, au moins pour quelques semaines", souligne Timothy Graf, directeur de la stratégie macroéconomique de State Street Global Markets.

Les investisseurs s'interrogent maintenant sur la capacité d'Emmanuel Macron à gouverner, puisque le nouveau président doit encore rassembler une majorité à l'Assemblée nationale lors des législatives de juin.

Les élections des 11 et 18 juin constituent "un moment décisif pour la suite politique et pour le devenir" du projet d'Emmanuel Macron, note Peter Hensman, stratège chez Newton. "Comme l'élection de Donald Trump aux États-Unis nous l'a démontré, ce contrepoids à la fonction présidentielle pourrait venir atténuer les attentes élevées en matière de changement politique", ajoute-t-il.

Après le verdict de dimanche soir, l'euro a franchi le seuil de 1,10 dollar sur les marchés asiatiques, pour la première fois depuis le 9 novembre 2016 et l'élection de Donald Trump qui avait entraîné une appréciation de la devise américaine.

La monnaie unique a touché un plus haut de 1,1024 dollar et a également gagné jusqu'à 0,5% contre le yen, qui jouit d'un statut de valeur refuge, pour inscrire un plus haut d'un an à 124,58 yens.

Depuis, l'euro a toutefois rétrocédé ses gains et recule de 0,3% face au dollar.

Sur les marchés obligataires, l'écart de rendement, ou "spread", entre l'OAT française et le Bund allemand à 10 ans est brièvement tombé à 33 points de base, à un plus bas de six mois, avant de revenir autour de 36 points, le niveau auquel il évoluait vendredi avant le scrutin français.

"Avant la tenue des élections législatives incertaines, un 'spread' autour de 35 points de base semble raisonnable", juge Leon Cornelissen, économiste chez Robeco.

La victoire d'Emmanuel Macron a été saluée sur les places boursières en Asie. Tokyo, qui a rouvert après trois jours de fermeture, a clôturé sur un bond de 2,31%. L'indice Kospi à Séoul a gagné 2,24% et la Bourse de Sydney a pris 0,5%. L'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) avance de 0,74%.

L'indice composite de la Bourse de Shanghai a en revanche reculé de 0,8%, les craintes sur un renforcement de la régulation financière ayant supplanté l'annonce d'une nette hausse, quoique inférieure aux attentes, des exportations chinoises en avril.

A Wall Street, la Bourse de New York a fini en hausse modérée vendredi soir, portant le S&P 500 à un record de clôture, à la faveur de la bonne tenue du compartiment énergétique dans la foulée du rebond des cours du brut.

Les prix du pétrole se stabilisent lundi, le baril de Brent de la mer du Nord se traitant autour de 49 dollars et celui du brut léger américain autour de 46 dollars.

(Patrick Vignal, édité par Blandine Hénault)