Paris (awp/afp) - Les investisseurs évitaient les prises de risque jeudi sur les marchés en attendant la publication très sensible de l'inflation américaine pour le mois de novembre.

Vers 13h, la prudence se manifestait à Francfort (-0,34%), Londres (-0,18%) et Paris (-0,10%).

La même tendance se profilait à Wall Street, où les contrats à terme sur les principaux indices baissaient de 0,39% sur le Dow Jones et de 0,50% sur le Nasdaq avant l'ouverture, après trois séances positives d'affilée.

"Le risque de restrictions plus sévères à cause d'Omicron semble modérer l'appétit pour le risque après les gains du début de semaine", observe Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

La journée a commencé par des statistiques chinoises qui ont mis en avant un grand écart entre l'évolution des prix à la consommation qui a augmenté de 2,3% en novembre sur un an et ceux à la production qui ont progressé de 12,9% sur un an et qui sont supportés par les entreprises.

Ainsi, ces données soulèvent des interrogations sur la résistance des résultats de société pour le dernier trimestre au moment où de nouvelles mesures sanitaires émergent en réponse au variant Omicron.

Toutefois, les marchés asiatiques se sont plutôt bien comportés mais c'était avant que l'agence de notation Fitch n'annonce que deux promoteurs chinois endettés, dont le géant Evergrande, ont fait défaut sur des emprunts totalisant 1,6 milliard de dollars.

Les investisseurs devront attendre de voir si les deux autres grandes agences de notation suivront et ce que fera ou non la Chine pour gérer la situation, sachant que l'immobilier et la construction pèsent plus du quart du Produit intérieur brut de la deuxième économie mondiale.

Leur préoccupation majeure reste en tout état de cause l'inflation et les prix à la consommation aux Etats-Unis seront regardés à la loupe vendredi.

Dès lors, le climat dans les salles de marché devrait "rester très volatil, car l'incertitude demeure quant aux politiques monétaires aux États-Unis, surtout après le mauvais rapport sur l'emploi et les chiffres élevés de l'inflation de la semaine dernière", note Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades.

Ainsi, poursuit-il, "les investisseurs devraient rester prudents et continuer à surveiller les perspectives macroéconomiques, en particulier les demandes initiales d'allocations chômage, afin de recueillir plus d'indices sur ce que pourrait être la prochaine action de la Réserve fédérale américaine" qui se réunira la semaine prochaine (14 et 15 décembre).

La nervosité s'est accrue sur les marchés depuis la découverte du variant Omicron fin novembre, les intervenants peinant à évaluer les risques qu'il pourrait faire encourir aux économies mondiales du fait de nouvelles restrictions sanitaires.

La nouvelle feuille de route d'Unicredit plébiscitée

Le titre grimpait de 9,58% à 12,65 euros à Milan. La deuxième banque italienne vise une hausse de son bénéfice net de 10% par an pour atteindre plus de 4,5 milliards d'euros en 2024, tiré par les commissions, dans le cadre de son nouveau plan stratégique présenté jeudi par son PDG Andrea Orcel.

La restructuration avance chez Rolls-Royce

Le fabricant de moteurs britanniques a indiqué jeudi que sa restructuration progresse "plus rapidement que prévu" mais la reprise inégale de l'aviation civile et les nouvelles restrictions avec le variant Omicron du coronavirus faisaient chuter l'action (-3,53% à 124,10 pence) à Londres.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Les prix du pétrole baissaient jeudi face au risque de voir de nouvelles mesures sanitaires prises à travers le monde, entamant la demande d'or noir, le mouvement des cours restant cependant modéré.

A 13h, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février cédait 0,76% à 75,24 dollars.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le mois de janvier reculait de 0,72% à 71,84 dollars.

L'euro reculait de 0,25% face au billet vert à 1,1316 dollar.

Le bitcoin retombait sous les 50'000 dollars, perdant 2,92% à 49'155 dollars.

afp/ck