À Paris, le CAC 40 gagne 1,34% à 4.411,98 points vers 08h00 GMT. A Londres, le FTSE 100 prend 0,41% et à Francfort, le Dax avance de 1,38%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 1,47%, le FTSEurofirst 300 de 1,03% et le Stoxx 600 de 1,23%.

Tous les grands marchés européens ont cédé plus de 3% mercredi après avoir piqué du nez en réaction à plusieurs indicateurs économiques américains (ventes au détail, production industrielle, indice "Empire State") affichant des baisses historiques et à une nouvelle série de résultats dans le secteur bancaire aux Etats-Unis confirmant l'envolée du coût du risque au détriment de la rentabilité.

La séance qui commence n'est pas à l'abri d'un mouvement comparable puisqu'elle sera animée principalement par les chiffres hebdomadaires des inscriptions au chômage aux Etats-Unis, encore attendus à plus de cinq millions après 16,53 millions au total sur les trois semaines précédentes.

La Réserve fédérale n'a rien fait pour améliorer l'humeur des investisseurs: son "Livre beige", sur lequel s'appuieront ses responsables lors de leur prochaine réunion, a souligné mercredi soir l'ampleur sans précédent de la chute de l'activité ces dernières semaines.

"Selon ce compte rendu qui sert de base à la prochaine réunion de la Fed, les entreprises de toutes les régions des Etats-Unis ont fait état de perspectives très incertaines et la plupart s'attendent à une détérioration des conditions au cours des prochains mois", note John Plassard, de Mirabaud Securities.

Donald Trump, de son côté, doit présenter dans la journée son projet de "réouverture" de l'économie américaine.

En Europe, on attend à 09h00 GMT les chiffres de la production industrielle de la zone euro en mars et après la clôture les chiffres d'affaires trimestriels de LVMH et L'Oréal.

Sur le front sanitaire, le nombre de cas "importés" d'infection au coronavirus en Chine a diminué tandis que les chiffres publiés mercredi soir en Italie comme en France confirment la tendance à la stabilisation de l'épidémie.

VALEURS

Le secteur des transports et du tourisme est pour une fois en tête des plus fortes progressions sectorielles du jour: son indice Stoxx prend 1,8%, tiré notamment par un bond de 5,64% d'EasyJet, qui a assuré pouvoir survivre à une longue immobilisation de sa flotte après avoir renforcé sa situation financière.

A Paris, TechnipFMC, en tête du CAC 40, prend 8,14% mais n'efface qu'une partie de ses pertes de la veille (-11,42%). De même, Safran regagne 3,16% au lendemain d'une chute de 7,22%.

A la baisse, EDF perd 6%, l'une des plus fortes baisses du Stoxx 600, après avoir nettement réduit sa prévision 2020 de production d'électricité nucléaire.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini en baisse de 1,33% une séance marquée par une remontée de la volatilité (+8,6% pour l'indice de volatilité du Nikkei) et le repli des valeurs bancaires dans le sillage de Wall Street.

En Chine, le SSE Composite de Shanghai a grappillé 0,31% après avoir oscillé entre hausse et baisse à la veille de la publication des chiffres officiels du produit intérieur brut (PIB) du premier trimestre, qui devraient être les pires depuis 30 ans.

A WALL STREET

Les contrats à terme sur les principaux indices américains se sont retournés à la hausse et signalent une progression de l'ordre de 0,7%, après le net repli accusé la veille : l'indice Dow Jones a cédé 1,86% à 23.504,35 points, le S&P-500 a perdu 2,2%, à 2.783,36 et le Nasdaq Composite a reculé de 1,44% à 8.393,18.

Bank of America et Citigroup ont chuté respectivement de 6,49% et 5,63% après avoir annoncé que leurs bénéfices avaient fondu de moitié à cause des provisions passées en anticipation des répercussions de la crise sanitaire.

TAUX

La hausse des actions s'accompagne d'une remontée des rendements obligataires de référence européens, à -0,436% pour le Bund allemand à dix ans, après leur forte baisse de la veille.

Le dix ans américain, lui, est quasi stable à 0,65%.

Sur le marché italien, l'heure est à la détente après la poussée de tension des derniers jours provoquée par les récentes décisions des ministres des Finances de l'Union européenne, jugés défavorables à Rome. Le rendement des BTP à dix ans recule de sept points de base, à 1,8% et le spread avec le Bund revient autour de 220 points après un pic à 243 points mercredi.

CHANGES

Le dollar poursuit le rebond entamé mercredi à la faveur du regain général d'aversion au risque.

L'indice mesurant ses variations face à un panier de référence gagne 0,39% et l'euro amplifie son repli sous 1,09.

PÉTROLE

Le marché pétrolier peine à repartir de l'avant après avoir inscrit mercredi de nouveaux plus bas de 18 ans en réaction à la hausse bien plus forte qu'attendu des stocks de brut aux Etats-Unis.

Le Brent abandonne encore 0,69% à 27,50 dollars le baril alors que le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) reprend 0,3% à 19,93 dollars.

Le WTI est tombé à 19,20 dollars en séance mercredi, au plus bas depuis 2002.

(Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand