1. Pourquoi ce plan de relance est-il inédit ?

Ce plan de relance est inédit de par trois aspects. Le premier, c'est bien évidemment le montant : nous parlons d'un fonds de relance de 750 milliards d'euros. Ca n'a jamais été proposé par le passé. A titre de comparaison, le budget européen pour l'année 2019 est de 148 milliards d'euros. Le deuxième aspect, c'est le fonctionnement de ce plan de relance : pour la première fois nous parlons de mutualisation des investissements. Cela consiste à nous endetter ensemble pour investir dans la transition écologique, pour la transition numérique, pour retrouver notre souveraineté industrielle. Autant de priorités qui feront la force de l'Europe de demain. Enfin le troisième aspect que je considère inédit, et qui est passé sous les radars, c'est l'historique de cette décision. Ce n'est pas anodin de constater que le Parlement a été l'institution qui a posé les fondements du plan de relance, suivi et complété par la proposition franco-allemande, et enfin par la Commission européenne.

2. Alors que les voyants de l'économie sont au rouge, qui va payer pour ce plan de relance ?

Il ne s'agit pas de sortir du jour au lendemain 750 milliards d'euros et les mettre sur la table, la première étape c'est l'emprunt commun. Certains essaient de faire croire qu'on veut taxer davantage les ménages et les PME, c'est faux ! Nous souhaitons financer ce plan de relance en taxant davantage les pollueurs chinois et les géants américains du numérique. Le mécanisme clé pour cela ce sont les ressources propres, c'est à dire la capacité pour l'Union européenne à se financer sans recourir aux contributions des Etats membres. La première piste qui est à l'étude est une taxe plastique qui concerne les entreprises les plus polluantes. Dans le même esprit nous pensons qu'il faut aller plus loin et taxer les géants du numérique, qui jusqu'à présent ont trop peu contribué, mais ont profité de tous les avantages de notre marché européen. Le financement de ce plan de relance doit permettre de réinstaurer de la solidarité entre les Etats, et de la justice fiscale entre les acteurs économiques.

3. Entre-t-on dans une phase nouvelle de la construction européenne ?

La période que nous vivons est effectivement historique. La crise sanitaire nous a rappelé à notre engagement de solidarité, autant qu'elle a alimenté les populismes. Le plan de relance ne doit pas servir qu'à réparer, nous devons l'utiliser pour amorcer la refondation d'une Europe plus durable, plus souveraine et plus solidaire. Les montants à notre disposition sont largement au-delà de ce que nous espérions avant la crise, c'est le moment d'investir massivement dans la santé, la mobilité propre, la rénovation des bâtiments, les énergies renouvelables, la 5G, la formation, etc. Certains ont parlé d'un moment hamiltonien, je pense qu'il y a aussi un parallèle à faire avec Roosevelt et le New Deal. Avec nos partenaires européens, nous n'allons pas simplement relancer l'économie, nous devons aussi changer la société.

La Sté En Marche a publié ce contenu, le 06 juin 2020, et est seule responsable des informations qui y sont renfermées.
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