PARIS - Un an après avoir tenu un discours de fermeté sur les accords internationaux face à Donald Trump, Emmanuel Macron défend à l'Onu "le multilatéralisme fort" et les "règles collectives", deux lignes directrices de la future présidence française du G7 menacées par le protectionnisme et le populisme.

Le chef de l'Etat français, en voyage jusqu'à demain à New-York, va exposer en fin de matinée sa vision du monde, dans une allocution d'une trentaine de minutes, devant une centaine de chefs d'Etat et de gouvernements réunis dans l'enceinte onusienne à l'occasion de l'Assemblée générale annuelle.

Il lancera à cette occasion un nouvel appel "à l'action collective pour relever les grands défis du monde actuel - les inégalités qui se creusent, le défi climatique, les grandes crises internationales ou encore la question de la non prolifération", souligne-t-on dans son entourage.

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NATIONS UNIES - L'Union européenne va mettre en place une entité destinée à faciliter les transactions avec l'Iran et permettre ainsi aux échanges commerciaux de se poursuivre avec Téhéran après le rétablissement des sanctions américaines, a déclaré hier soir la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.

En mai dernier, Donald Trump a annoncé le retrait des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien, signé en 2015 par les puissances du P5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne), et le rétablissement progressif des sanctions américaines frappant Téhéran.

Réunis hier à l'Onu, les signataires de l'accord ont débuté des travaux afin que cette entité puisse devenir opérationnelle, a ajouté Mogherini, alors qu'un nouveau train de sanctions américaines doit entrer en vigueur le 4 novembre prochain.

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LONDRES - La Première ministre britannique Theresa May rencontrera Donald Trump demain en marge de l'Assemblée générale de l'Onu afin de discuter notamment de la situation des négociations sur le Brexit et d'un accord commercial post-Brexit, a dit hier un responsable britannique.

Un accord de libre-échange entre Londres et Washington est perçu par les Britanniques comme un moyen important de compenser les conséquences économiques du Brexit en mars prochain.

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LIVERPOOL - Le Parti travailliste se prépare à voter contre l'accord de Brexit que la Première ministre britannique Theresa May pourrait conclure avec Bruxelles, car cet accord ne devrait pas répondre aux attentes du Labour, dira aujourd'hui son porte-parole chargé du Brexit lors du congrès du parti à Liverpool.

Le Labour a établi une liste de critères selon lui indispensables au Brexit et qu'il appliquerait s'il négociait avec Bruxelles, notamment un accord commercial assorti d'une union douanière avec l'UE, de sorte qu'il n'y ait pas besoin d'y avoir une frontière "dure" avec l'Irlande - l'un des points d'accroc actuels dans les négociations.

Le "plan de Chequers" sur le Brexit, mis au point par Theresa May en juillet, s'est vu opposer une fin de non-recevoir par les Européens lors d'une réunion à Salzbourg, jeudi dernier.

Comme l'a reconnu May, les discussions sont dans l'impasse alors que le Brexit doit entrer en vigueur le 29 mars 2019, accord ou pas accord entre Européens et Britanniques.

A l'issue d'un conseil des ministres hier, le ministre chargé du Brexit, Dominic Raab, a promis que Londres ne se laisserait pas enfermer dans une impasse.

LONDRES - Les ministres du gouvernement de Theresa May se sont mis d'accord sur un projet de politique migratoire favorisant les ressortissants étrangers hautement qualifiés après le Brexit, a rapporté hier le Financial Times, ajoutant que ce système pourrait également permettre aux entreprises l'embauche d'actifs moins qualifiés.

L'idée de ne pas accorder de traitement de faveur aux ressortissants européens pourrait être modifiée si ou quand le Royaume-Uni aura conclu un accord commercial avec l'UE.

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WASHINGTON - Le secrétaire adjoint à la Justice, qui aurait selon la presse américaine décidé de démissionner, sera reçu jeudi par Donald Trump lorsque le président américain sera rentré à Washington après l'Assemblée générale de l'Onu, a indiqué hier la porte-parole de la Maison blanche.

Rod Rosenstein supervise l'enquête sur les soupçons d'ingérence russe dans l'élection présidentielle de 2016. Il a nommé le procureur spécial Robert Mueller après que Trump a décidé de limoger en mai 2017 le directeur du FBI James Comey, qui était en charge de cette enquête.

Donald Trump considère l'enquête russe comme "une chasse aux sorcières" et demande régulièrement qu'elle soit stoppée.

La mise à l'écart de Rosenstein est évoquée dans la presse américaine depuis que le New York Times a révélé vendredi que Rosenstein aurait cherché à lancer une procédure de destitution contre Trump, convaincu de l'incapacité du président à assumer ses fonctions. Rosenstein a démenti ces informations.

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NEW YORK - La France souhaite que le Conseil de sécurité de l'Onu impose des sanctions aux milices rivales dont les affrontements à Tripoli compromettent le processus électoral en Libye, a déclaré hier le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avant une réunion sur la Libye à l'initiative de la France en marge de l'Assemblée générale des Nations unies.

Depuis le 27 août, les combats entre milices ont fait au moins 115 morts et 383 blessés, selon un bilan du ministère libyen de la Santé. Un cessez-le-feu, formalisé le 4 septembre sous l'égide de l'Onu, reste à ce jour lettre morte.

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PARIS - Après des mois d'incertitude, l'ancien Premier ministre socialiste français Manuel Valls doit annoncer aujourd'hui s'il se porte candidat aux élections municipales de Barcelone, prévues le 26 mai 2019, selon son équipe espagnole.

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PARIS - Laurent Wauquiez a été reçu hier par Angela Merkel qui chercherait là, selon le président des Républicains (LR), à envoyer un "signal" à Emmanuel Macron.

"Ce que je sens, c'est que la chancelière est en attente d'une diversité de coopérations côté français", a-t-il répondu à un journaliste qui l'interrogeait sur les relations entre la chancelière allemande et le chef d'Etat français, selon un enregistrement diffusé par son entourage.

"Le fait que, dans ce moment, elle ait souhaité pouvoir rencontrer le président des Républicains pour pouvoir travailler ensemble sur les enjeux des élections européennes (de 2019-NDLR), c'est évidemment un signal qu'elle envoie", a ajouté Laurent Wauquiez après sa rencontre avec Angela Merkel à Berlin.

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PARIS - Le ministère du travail prévoit la suppression de 1.618 postes, selon le projet de loi de finance (PLF) 2019 présenté hier, dont 800 postes à Pôle Emploi et 550 postes à l'Agence nationale pour la formation (Afpa).

Les crédits alloués au ministère du Travail seront de 12,23 milliards d'euros en 2019, soit une baisse de 2,1 milliards d'euros à périmètre constant.

Pôle Emploi, qui compte environ 50.000 salariés, assumera la majeure partie de la baisse des effectifs.

Ce chiffre doit toutefois encore être discuté avec les partenaires sociaux dans le cadre de la prochaine convention tripartite Etat-Unedic-Pôle Emploi.

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PARIS - L'avis que doit rendre aujourd'hui le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) ne préjuge en rien de la décision du gouvernement concernant l'élargissement de la procréation médicalement assistée (PMA), a-t-on indiqué hier à l'Elysée, prévenant que le débat éthique n'était pas clos.

Emmanuel Macron "a tenu à faire en sorte que toutes les sensibilités sur ce sujet soient attentivement écoutées, donc une fois que le rapport sera rendu il va continuer à écouter ce qui se dit sur ce rapport", a-t-on souligné.

Le gouvernement a annoncé son intention de présenter en conseil des ministres avant la fin de l'année un projet de loi sur les questions de bioéthique, qui aborderait le thème de la PMA, avant un débat au Parlement au premier trimestre 2019.