BARCELONE - La traque du conducteur de la camionnette qui a foncé sur des piétons jeudi à Barcelone se poursuit, la police espagnole jugeant de plus en plus improbable qu'il soit au nombre des cinq suspects tués quelques heures plus tard par la police lors d'une attaque similaire dans la station balnéaire de Cambrils.

L'homme qui a pris la fuite à pied après avoir abandonné sa fourgonnette n'a pas encore été identifié par les enquêteurs.

La police a par ailleurs arrêté quatre suspects âgés de 21 à 34 ans, en lien avec les deux attaques de Catalogne: trois Marocains et un Espagnol de Melilla, enclave espagnole au Maroc, a indiqué Josep Lluis Trapero, le chef de la police catalane. Aucune de ces personnes n'a de passé lié à des affaires de terrorisme, a-t-il ajouté.

Trois autres suspects ont été identifiés mais sont toujours en fuite.

Des médias espagnols rapportent que deux d'entre eux ont peut-être trouvé la mort dans l'explosion mercredi peu avant minuit d'une maison à Alcanar, une petite localité située au sud de Barcelone; le troisième, identifié par le quotidien El Pais sous le nom de Younès Abouyaaqoub, serait en fuite. La police espagnole a refusé de confirmer cette identité.

La cellule terroriste qui a opéré à Barcelone, faisant 13 morts et plus de 100 blessés, et à Cambrils, a été "totalement démantelée", a annoncé le ministre espagnol de l'Intérieur, Juan Ignacio Zoido.

"La cellule a été totalement démantelée compte tenu des personnes qui sont mortes, de celles qui sont détenues et des identifications qui sont en cours mais que nous ne pouvons pas préciser", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

Au moins douze personnes, selon les derniers éléments de l'enquête, composaient cette cellule à l'origine des deux attaques, revendiquées par le groupe Etat islamique.

La police espagnole a parallèlement transmis aux autorités françaises le signalement d'un utilitaire blanc de location dont le conducteur est recherché, a-t-on appris de source policière, confirmant une information du Parisien.

L'attentat de Cambrils, à 120 km au sud de Barcelone, a fait un mort, quand un véhicule a heurté des passants. Cinq suspects, sortis du véhicule avec des couteaux et une hache, ont été abattus par la police.

PARIS - Le dernier bilan des victimes françaises des attentats en Espagne, publié aujourd'hui par le ministère des Affaires étrangères, fait état de 30 blessés, dont cinq dans un état grave.

Seize de ces blessés ont pu quitter les hôpitaux où ils étaient soignés et 14 sont encore hospitalisés dans des établissements de la région de Barcelone, a précisé le Quai d'Orsay dans un communiqué.

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HELSINKI - La police finlandaise a annoncé qu'elle traitait comme un acte terroriste l'attaque au couteau commise hier à Turku, dans le sud-ouest du pays, où deux personnes ont été tuées et huit autre blessées.

L'agresseur présumé, blessé et interpellé vendredi par la police, est un Marocain âgé de dix-huit ans, précisent les autorités.

La police a également annoncé avoir arrêté quatre autres ressortissants marocains soupçonnés d'avoir des liens avec cet attentat. L'agresseur présumé était arrivé en Finlande en 2016 et avait entamé une procédure de demande d'asile. Il aurait visé en priorité des femmes lors de son agression.

Le niveau d'alerte a été renforcé dans tout le pays, notamment à l'aéroport d'Helsinki et dans les gares de la capitale.

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MOSCOU - Huit personnes ont été blessées ce matin dans une attaque au couteau commise à Sourgout, en Sibérie, où les policiers ont abattu un suspect, ont confirmé les forces de sécurité locales.

"Un homme se déplaçait dans les rues principales en poignardant des passants. L'assaillant a été tué", précisent-elles dans un communiqué.

Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué la responsabilité de cette attaque dans un message diffusé par son organe de propagande, Amak.

Les services de sécurité russes ont pour l'instant indiqué qu'ils enquêtaient sur cet incident comme étant une tentative de meurtre.

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WASHINGTON - Donald Trump a limogé hier son conseiller stratégique Steve Bannon, l'un des architectes de sa victoire à l'élection présidentielle américaine en novembre dernier et l'un des promoteurs au sein de la Maison blanche d'une vision protectionniste et nationaliste pour les Etats-Unis.

Son départ, un an et un jour après son arrivée à la tête de la campagne présidentielle de Donald Trump, est le dernier rebondissement en date dans la vie tumultueuse que connaît la Maison blanche depuis plusieurs semaines, entre rivalités personnelles, antagonismes idéologiques et mises à l'écart soudaines, le tout sur fond d'enquête officielle pour des soupçons de collusion entre l'entourage du président américain et la Russie.

Son limogeage intervient en outre au terme d'une semaine au cours de laquelle Trump a paru de plus en plus isolé, aussi bien vis-à-vis du reste de la classe politique que des milieux d'affaires et de la société américaine en général, pour ses propos renvoyant dos à dos suprémacistes blancs et contre-manifestants antiracistes après les violences survenues à Charlottesville, en Virginie.

Durant ses quelques mois passés à la Maison blanche, Bannon, 63 ans, a joué un rôle essentiel dans certaines des initiatives les plus controversées du président américain, de l'interdiction d'entrée aux Etats-Unis pour les ressortissants de certains pays musulmans à la sortie de l'accord de Paris sur le climat en passant par la remise en cause de pactes commerciaux ou encore la lutte contre l'immigration clandestine.

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BEYROUTH - L'armée libanaise a annoncé ce matin le déclenchement d'une offensive contre l'enclave occupée par des combattants de l'organisation Etat islamique à la frontière avec la Syrie, dans le nord-est du pays.

De l'autre côté de la frontière, le Hezbollah chiite libanais a simultanément lancé conjointement avec l'armée syrienne une opération contre les djihadistes de l'EI sur le mont Qalamoun.

L'état-major des forces libanaises a précisé que ces deux offensives étaient distinctes.

"Il n'y a pas de coordination, ni avec le Hezbollah, ni avec l'armée syrienne", a déclaré le général Ali Kanso, ajoutant lors d'une conférence de presse télévisée qu'il s'agissait de "la bataille la plus difficile jamais menée par l'armée libanaise contre des groupes terroristes". L'armée estime que 600 djihadistes de l'EI sont présents dans l'enclave.

Une source au sein des services de sécurité a indiqué que l'offensive progressait avec la prise de plusieurs collines et un porte-parole de l'armée a estimé qu'un tiers environ de la zone a été reprise aux djihadistes dont une vingtaine ont été tués soit dans des affrontements directs, soit dans des bombardements, soit dans des frappes aériennes.

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CARACAS - L'Assemblée constituante vénézuélienne, élue en juillet à la demande du président socialiste Nicolas Maduro, s'est arrogé hier le pouvoir législatif détenu par l'Assemblée nationale où l'opposition est majoritaire.

En pratique, cette décision ne change pas grand chose à la situation dans la mesure où la Cour suprême, dominée par les socialistes, a retiré son pouvoir au Parlement et a remis en cause la quasi-totalité des lois qu'il a voté depuis sa victoire aux élections législatives de 2015.

L'ancienne procureure générale du Venezuela Luisa Ortega, qui dit craindre pour sa vie dans son pays, s'est par ailleurs réfugiée en Colombie en compagnie de son mari, ont annoncé cette nuit les services colombiens de l'immigration.

Ancienne alliée de Nicolas Maduro, Luisa Ortega a rompu avec le président vénézuélien fin mars et elle a multiplié depuis les critiques à l'encontre du chef de l'Etat, confronté à une violente contestation dans la rue.