STRASBOURG - La Commission européenne a rejeté aujourd'hui le projet de budget pour 2019 présenté par le gouvernement italien en raison d'un déficit excessif et lui donné trois semaines pour présenter un nouveau document, ouvrant un bras de fer entre Bruxelles et Rome.

C'est la première fois que le collège européen exerce une prérogative dont il a été doté en réaction à la crise des dettes souveraines qui a suivi la crise financière de 2008.

"Nous le regrettons, aujourd'hui, pour la première fois, la Commission est obligée de demander à un pays de la zone euro de revoir son projet de budget", a déclaré Valdis Dombrovskis, vice-président de l'exécutif européen, lors d'une conférence de presse à Strasbourg.

L'Italie a envoyé hier à la Commission une lettre où elle admet que son projet de budget, avec un déficit de 2,4% du PIB, un ratio trois fois supérieur à celui que visait le précédent gouvernement, n'est pas conforme au Pacte européen de stabilité et de croissance.

Si ce pacte prescrit aux Etats de la zone euro de maintenir leur déficit budgétaire en deçà de 3% du PIB, un effort supplémentaire était exigé de l'Italie en raison du poids excessif de sa dette, égale à 131,2% du PIB en 2017 au lieu des 60% prescrits.

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ANKARA - Le président turc Recep Tayyip Erdogan, détaillant les résultats de l'enquête sur la mort de Jamal Khashoggi, a déclaré aujourd'hui que des preuves solides tendaient à démontrer que le meurtre du journaliste et dissident saoudien, le 2 octobre à l'intérieur du consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, avait été planifié.

Les tentatives de faire porter la responsabilité de ce meurtre à des agents agissant hors de tout contrôle, comme l'a suggéré Ryad, "ne peuvent nous satisfaire", a ajouté le président turc, qui a cependant dit ne pas douter de la sincérité du roi Salman d'Arabie.

Dans un discours au Parlement, Recep Tayyip Erdogan n'a pas cité une seule fois le nom du prince héritier saoudien Mohamed ben Salman, que plusieurs parlementaires américains soupçonnent d'avoir ordonné le meurtre. Il a ajouté que la Turquie ne bouclerait pas son enquête tant qu'elle n'aura pas obtenu toutes les réponses à ses questions.

"De celui qui a donné l'ordre jusqu'à celui qui l'a exécuté, tous doivent rendre des comptes", a-t-il insisté.

A l'issue d'un conseil des ministres ce matin, en présence du roi Salman, le gouvernement saoudien s'est engagé à demander des comptes aux responsables du meurtre et à ceux qui ont manqué à leur devoir, "quels qu'ils soient".

Erdogan, qui a dit ne pas douter de la sincérité du roi Salman d'Arabie, a déclaré qu'imputer le meurtre de Khashoggi à des membres du renseignement ne le satisferait pas et a demandé que les suspects soient jugés à Istanbul.

RYAD - L'Arabie saoudite va signer pour plus de 50 milliards de dollars (43,6 milliards d'euros) de contrats dans les secteurs du gaz, du pétrole et des infrastructures à l'occasion de la conférence sur les investissements dite "Davos du désert", a rapporté aujourd'hui une source au fait des négociations.

Total, Hyundai, Norinco, Schlumberger, Halliburton, Baker Hughes et Trafigura sont au nombre des sociétés concernées par ces accords, a-t-elle indiqué.

Ce forum sur les investissements - appelé le Future Investment Summit (FII) - se déroule à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 25 octobre à Ryad.

Nombre d'entreprises comme EDF ou Siemens et hauts responsables ont renoncé à se rendre au FII à la suite de la disparition du journaliste et opposant saoudien Jamal Khashoggi le 2 octobre dernier au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul.

Le PDG de Total, Patrick Pouyanné, fait figure d'exception et a annoncé sa participation.

PARIS - Emmanuel Macron a refusé cet après-midi de s'exprimer sur une possible suspension des ventes d'armes françaises à l'Arabie saoudite, comme son partenaire allemand l'y invite en raison des interrogations qui demeurent autour de la mort du journaliste Jamal Khashoggi.

A la question de savoir si la France allait emboîter le pas à Berlin, le chef de l'Etat français a répondu lors d'une visite au salon mondial de l'industrie navale de défense Euronaval, au Bourget (Seine-Saint-Denis) : "Ce n'est pas parce qu'un dirigeant dit quelque chose que je suis censé réagir à chaque fois et donc je ne vous répondrai pas."

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MOSCOU - Vladimir Poutine a déclaré à John Bolton, conseiller de Donald Trump à la sécurité nationale, qu'il aimerait s'entretenir à nouveau avec le président américain, ce qui pourrait se faire en marge des célébrations du centenaire de l'armistice de 1918, le 11 novembre à Paris.

En visite en Russie, John Bolton a répondu que selon lui Donald Trump devrait répondre favorablement à cette proposition.

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GENÈVE - La France a porté atteinte aux droits de deux femmes musulmanes qui ont été verbalisées pour le port du voile intégral, ou niqab, a jugé ce matin le Comité des droits de l'homme de l'Onu.

Pour le Comité, dont l'avis est publié dans un communiqué, "l'interdiction généralisée du niqab était une mesure trop radicale" et même si "les Etats peuvent exiger des individus qu'ils découvrent leur visage dans des circonstances spécifiques dans le cadre de contrôles d'identité".

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LILLE - Les forces de l'ordre sont intervenues ce matin à Grande-Synthe, près de Dunkerque, dans le Nord, pour évacuer 1.800 migrants installés dans des abris de fortune.

Les forces de l'ordre se sont déployées aux abords du bois du Puythouck, où se regroupent régulièrement des centaines de migrants, principalement des Kurdes irakiens.

Le nouveau ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, était attendu sur place dans les prochaines minutes.

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VALENCIENNES - Les salariés de l'aciérie d'Ascoval et les élus du Nord ont demandé cet après-midi au gouvernement d'intervenir directement dans le dossier de reprise de l'entreprise et exigé que Vallourec, ancien copropriétaire du site, facilite l'opération.

"Quand l'Etat veut, il peut, il y a un projet solide, des financements, il manque un coup de pouce de l'Etat. J'attends du président de la République qu'il soit celui qui relève le défi de la sidérurgie, pas le fossoyeur", a déclaré la sénatrice centriste du Nord Valérie Létard.

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PARIS - L'Assemblée nationale a adopté aujourd'hui en première lecture le volet recettes du projet de loi de finances (PLF) pour 2019 après une semaine de débats nourris, jusque dans les rangs de la majorité, sur le pouvoir d'achat, autour d'un texte axé sur la baisse des prélèvements obligatoires.

Au total, 346 députés ont voté pour, 181 contre et 27 se sont abstenus. Le groupe La République en marche, qui dispose à lui seul de la majorité absolue dans l'hémicycle et son allié du MoDem ont soutenu ce projet de loi.

Le groupe UDI a majoritairement opté pour l'abstention, tout comme le nouveau groupe "Libertés et territoires", une coalition hétéroclite de déçus du macronisme, de radicaux, de centristes et d'autonomistes corses.

Le groupe Les Républicans a voté contre un texte prévoyant "l'explosion de la dépense publique et le matraquage des classes moyennes, des retraités et des ruraux" et l'ensemble des groupes d'opposition de gauche ont également rejeté un texte qu'ils accusent d'aggraver les inégalités.

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PARIS - La ministre des Armées, Florence Parly, a lancé ce matin une réflexion de 18 mois sur la construction d'un porte-avions appelé à succéder au Charles de Gaulle, en service depuis 1997 et qui sera retiré du service à l'horizon 2040.

La loi de programmation militaire (LPM) pour la période 2019-2025 porte le budget consacré aux études amont de 730 millions d'euros en 2018 à un milliard d'euros par an à partir de 2022. Le montant de l'étude relative au "successeur" du Charles de Gaulle n'a pas été précisé dans l'immédiat.

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PARIS - Nouveau procès, nouveau président de tribunal et nouveau jury : l'ancien secrétaire d'Etat à la Fonction publique Georges Tron est jugé par la cour d'assises de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour viols et agressions sexuelles en réunion, après une première tentative avortée de procès.

Le maire et ancien député Les Républicains de Draveil (Essonne) avait été dénoncé en mai 2011 par deux de ses ex-collaboratrices.