Londres (awp/afp) - Les exportations d'alimentation et de boissons depuis le Royaume-Uni sont en baisse de 2 milliards de livres (plus de 2,5 milliards de francs suisses) comparé à avant la pandémie, à cause d'une chute des ventes vers l'Union européenne qu'une augmentation des achats par les pays hors-UE ne parvient pas à compenser.

D'après la Fédération britannique des industries alimentaires et des boissons (FDF), les ventes vers les pays hors-UE notamment vers l'Asie ou l'Amérique du sud ont fortement augmenté et dans certains cas doublé sur un an au premier semestre, tirées par Singapour, la Colombie, le Mexique, le Brésil, notamment avec un rebond des achats de whisky et huiles végétales.

"Malgré cette embellie, les ventes globales d'aliments et boissons britanniques à l'étranger sont en baisse de 2 milliards de livres comparé à l'avant-covid à cause d'une chute brutale des ventes vers l'UE", en baisse de plus d'un quart depuis le premier semestre 2019, précise le communiqué.

Le Royaume-Uni est de facto sorti du marché unique européen au premier janvier, et la FDF déplore "l'impact de la pandémie combiné à de nouvelles barrières commerciales" post-Brexit, précise le communiqué.

Il relève que les exportations ont notamment baissé de plus de 500 millions de livres vers l'Irlande et diminué de moitié en direction de l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie depuis le premier semestre 2019.

Les importations depuis l'UE sont également en baisse, notamment celles de produits d'origine animale comme celles de porc, de fromage, ou de poulet.

Elles "se détérioreront plus encore en 2022 quand les contrôles aux frontières du Royaume-Uni seront totalement en place" dans la foulée du Brexit.

Pour Dominic Goudie, directeur du commerce international de la FDF, ces chiffres "désastreux" montrent les difficultés sérieuses des fabricants du secteur à faire face "aux conséquences de la pandémie et du Brexit" tandis qu'ils sont également confrontés à "des pénuries de travailleurs dans toute la chaine d'approvisionnement qui se traduisent par des étalages partiellement vides".

"Si des mesures ne sont pas prise pour résoudre ces problèmes, la capacité des entreprises à réaliser des commandes d'exportation vitales sera affectée", avertit-il.

Depuis le Brexit et dans la foulée de la pandémie, avec la crise logistique de chaine d'approvisionnement actuelle, les coûts d'import-export ont fortement augmenté et les procédures sont devenues compliquées, forçant de nombreuses entreprises à passer par des intermédiaires.

Les chiffres de l'Office des statistiques parus mi-août constataient toutefois que les exportations de biens vers l'UE, hors métaux précieux, ont été supérieures en mai et juin à leur niveau d'avant le Brexit (effectif depuis le 1er janvier), suggérant un rebond sur la fin du semestre et une meilleure adaptation de la plupart des entreprises au contexte commercial post-Brexit.

afp/buc