Londres (awp/afp) - Les ventes au détail au Royaume-Uni ont fait marche arrière en mai, après trois mois de hausse, les Britanniques délaissant les supermarchés pour retourner dans les pubs et restaurants avec la levée des restrictions.

Elles ont baissé de 1,4% sur un mois, annonce le Bureau national des statistiques (ONS) dans un communiqué.

Les ventes restaient sur trois mois consécutifs de hausse, dont un bond spectaculaire de 9,2% en avril, période marquée par la réouverture des commerces non essentiels comme l'habillement.

Malgré le récent coup d'arrêt, les ventes sur avril et mai sont supérieures de 9,1% à leur niveau de février 2020, soit avant que la pandémie de Covid-19 ne frappe.

Le recul de mai s'explique en grande partie par la chute de 5,7% des ventes dans les commerces alimentaires.

L'ONS y voit la conséquence du retour des Britanniques dans les pubs et restaurants, ouverts en extérieur depuis avril et en intérieur depuis mai, ce qui les poussent à moins dépenser dans les supermarchés.

"Les gens ont clairement profité de la possibilité de manger à nouveau au restaurant et la levée des restrictions sur les repas pris est certainement un facteur", souligne Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.

"Par conséquent, moins de gens ont rempli leur panier de courses en ligne, préférant bénéficier des libertés retrouvés", selon elle.

Dans l'habillement, les ventes ont reculé de 2,5%, après une envolée de 69,5% en avril. Celles des biens pour la maison sont restées solides en revanche (+9%), notamment dans le mobilier de jardin avant la période d'été.

Paul Dales, économiste chez Capital Economics, estime que ce chiffre de mai n'est pas inquiétant pour l'heure pour la croissance, anticipant une hausse entre 1,5% et 2% du produit intérieur brut (PIB) sur le mois.

"Les dépenses ont basculé des magasins vers les activités sociales. Mais il est possible que les chiffres de ventes au détail plus modestes signifient que mai n'a pas été aussi fort pour l'économie que nous pensions", selon lui.

Le PIB avait progressé de 2,3% en avril, la plus rapide progression mensuelle depuis juillet 2020, mais sans avoir retrouvé encore le niveau de février 2020.

afp/fr