Londres (awp/afp) - Le Royaume-Uni a enregistré de meilleures nouvelles économiques en février avec un rebond de son PIB malgré le confinement et de ses exportations de biens vers l'UE, ce qui rend les économistes confiants pour les prochains mois.

Le produit intérieur brut a légèrement progressé de 0,4% sur un mois, tandis que les exportations vers le continent ont grimpé de 46,6% sans effacer la forte chute de janvier après la sortie du marché unique, souligne dans un communiqué mardi le Bureau national des statistiques (ONS).

Le PIB britannique reste inférieur de 7,8% à son niveau de février 2020 soit avant le déclenchement de la pandémie.

L'ONS ajoute que le PIB en janvier a finalement reculé de 2,2%, soit moins que l'estimation précédente qui faisait état d'une baisse de 2,9%.

"L'économie a commencé à s'améliorer en février après la forte baisse observée en début d'année", note un porte-parole de l'ONS.

L'économie britannique a résisté le mois dernier malgré le confinement strict mis en place dans le pays depuis janvier.

En février, le PIB a été aidé principalement par la production industrielle, ce que certains économistes associent à un retour à la normale après les perturbations du Brexit, et un léger frémissement des dépenses de consommation.

Ces chiffres sont publiés au lendemain d'une nouvelle étape du déconfinement en Angleterre avec la réouverture des commerces non essentiels et des terrasses des bars et restaurants.

Cette reprise progressive de l'activité laisse espérer un rebond plus marqué de la croissance au deuxième trimestre.

La veille, plusieurs enquêtes ont montré un niveau d'optimisme record de la part des dirigeants d'entreprises, avec de meilleures perspectives sur l'investissement et les embauches.

Le gouvernement a lui déjà décidé de prolonger jusqu'à septembre son dispositif de chômage partiel afin d'accompagner la reprise et de limiter les dégâts sociaux.

"Janvier a été probablement le point bas de l'année et, avec les vaccinations et la réouverture de l'économie, l'activité va rapidement se reprendre dans les prochains mois", estime Thomas Pugh, économiste chez Capital Economics.

Un Brexit surmonté ?

Il s'attend à ce que l'économie retrouve son niveau d'avant la crise sanitaire d'ici début 2022.

Samuel Tombs, chez Pantheon Pacro, prévoit lui une baisse limitée de 1,5% du PIB sur l'ensemble du premier trimestre, avant un rebond de 5% au trimestre suivant, d'autant que le gouvernement prévoit une nouvelle phase de réouverture le 17 mai.

Il pense même que le Royaume-Uni devrait faire mieux que la zone euro cette année grâce à son avance prise dans la campagne de vaccination.

L'économie britannique avait particulièrement souffert en 2020, avec une chute du produit intérieur brut de 9,8%, soit sa pire performance depuis 300 ans et la plus forte baisse des pays du G7.

En parallèle, toujours en février, le Royaume-Uni récupère du terrain perdu concernant les exportations de biens vers l'UE.

Elles ont grimpé de 3,7 milliards de livres sur un mois, loin toutefois de compenser la perte de 5,7 milliards enregistrée en janvier du fait de la sortie effective de l' UE.

Il s'agissait en janvier d'une chute record de 42%, de nombreuses entreprises ayant décidé d'arrêter ou de réduire l'expédition de biens vers le continent le temps de s'adapter aux nouvelles règles commerciales et autres tracasseries administratives.

Cette reprise en février s'explique par la hausse des exportations de voitures et de produits pharmaceutiques.

M. Tombs note lui que les exportations de biens vers l'UE ont atteint 11,6 milliards au total en février, soit non loin de la moyenne mensuelle de 2020 qui tournait autour de 12 milliards.

"Cela signifie que les perturbations du Brexit pour le commerce de biens ont été surmontées rapidement", selon lui.

Les importations de biens depuis l'UE ont quant à elle augmenté de 7,3%, soit 1,2 milliard, après une chute de 29,7% (6,7 milliards) en janvier.

afp/al