Par PARIS, 20 août (Reuters) - Genzyme, la filiale de Sanofi spécialisée dans les maladies rares, arrête la commercialisation du Campath dans le traitement de la leucémie lymphoïde chronique pour préparer le lancement, dans le traitement de la sclérose en plaques, du Lemtrada qui utilise la même molécule avec un dosage différent.
Le retrait, qui vise à éviter la prescription du Campath dans la sclérose en plaques (SEP), est déjà en cours dans certains pays européens et sera effectif aux Etats-Unis le 4 septembre, a déclaré un porte-parole de Genzyme, joint par Reuters au téléphone.
L'alemtuzumab est la molécule commune au Campath et au Lemtrada.
Le Lemtrada, pour lequel Sanofi a demandé en juin l'approbation des autorités sanitaires européennes et américaines, pourrait être commercialisé en 2013 s'il obtient le feu vert. Dans le traitement de la SEP, il serait prescrit à des doses et à une fréquence moindres que le Campath.
Le Lemtrada est l'un des médicaments sur lequel Sanofi parie pour assurer sa croissance après que plusieurs de ses blockbusters sont devenus généricables.
L'analyste Eric Le Berrigaud, chez le courtier Bryan Garnier, estime que l'arrêt de commercialisation du Campath reflète "la confiance de Sanofi dans l'approbation du Lemtrada dans la sclérose en plaques".
Le médicament, ajoute-t-il dans une note, pourrait générer 400 millions de dollars de ventes en 2018, s'il est approuvé.
Les ventes du Campath ont été de 76 millions de dollars en 2011.
Le retrait du Campath permettra aussi à Sanofi d'ajuster le prix du Lemtrada pour le rapprocher de celui de ses concurrents dans le traitement de la SEP, poursuit l'analyste.
Ces concurrents sont essentiellement le Tysabri de Biogen Idec et Elan , et le Gilenya de Novartis .
Le Campath continuera à être disponible via des programmes d'accès aux soins dans les 50 pays où il a été disponible depuis son lancement en 2001.
"Dans la plupart des pays, nous fournirons le médicament gratuitement, là où c'est permis", a dit le porte-parole de Genzyme.
La nouvelle du retrait du Campath a été initialement révélée par la publication spécialisée BioCentury. (Elena Berton, Dominique Rodriguez pour le service français, édité par Matthias Blamont)
