DUBAI, 4 juin (Reuters) - Les habitants de Khartoum, la capitale du Soudan, ont signalé une forte escalade des affrontements dans plusieurs quartiers de la capitale dimanche, après l'expiration d'un accord de cessez-le-feu entre les belligérants, négocié par l'Arabie saoudite et les États-Unis.

Des témoins ont également rapporté qu'un avion militaire s'était écrasé à Omdourman, l'une des trois villes situées autour du confluent du Nil qui constituent la grande région de la capitale.

L'armée n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat. Elle utilise des avions de chasse pour cibler les membres du groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide (FSR) disséminés dans la capitale.

Les affrontements, les plus violents dans le pays depuis des décennies, ont été déclenchés par un désaccord sur l’intégration des FSR dans l’armée, nouvel épisode des tumultes liés au partage du pouvoir mis en place à la suite du coup d’Etat militaire de 2021, survenu deux ans après la chute de l’autocrate Omar el Béchir.

L'Arabie saoudite et les États-Unis ont déclaré qu'ils continuaient à dialoguer quotidiennement avec les délégations de l'armée et des FSR, qui sont restées à Djeddah bien que les pourparlers visant à prolonger le cessez-le-feu ont été suspendus la semaine dernière.

"Ces discussions visent à faciliter l'aide humanitaire et à parvenir à un accord sur les mesures à court terme que les parties doivent prendre avant la reprise des pourparlers de Djeddah", ont déclaré les deux pays dans un communiqué commun.

L'accord de cessez-le-feu a débuté le 22 mai et a expiré samedi soir. Il a permis de diminuer l'intensité des combats et un accès, limité, de l'aide humanitaire, mais comme les précédents accords de trêve, il a été brisé à plusieurs reprises.

Le centre et le sud de Khartoum, ainsi que Bahri, de l'autre côté du Nil Bleu, au nord, font partie des zones où des combats ont été signalés dimanche.

"Dans le sud de Khartoum, nous vivons dans la terreur de violents bombardements, du bruit des canons antiaériens et des coupures d'électricité. Nous vivons un véritable enfer", a déclaré Sara Hassan, une habitante de 34 ans.

Au-delà de la capitale, des combats meurtriers ont également éclaté dans la région occidentale reculée du Darfour, déjà marquée par un conflit de longue durée et de considérables problèmes humanitaires.

Le conflit, qui dure depuis sept semaines, a entraîné le déplacement de quelque 1,2 million de personnes à l'intérieur du pays et la fuite de 400.000 autres vers les États voisins. (Reportage Khalid Abdelaziz à Dubaï, Ahmed Tolba et Hatem Maher au Caire ; version française Kate Entringer)