par Anna Voitenko

REGION DE ZAPORIJJIA, Ukraine, 14 septembre (Reuters) - P our les soldats de la brigade Spartan, engagés en première ligne dans la contre-offensive ukrainienne face aux forces russes, le danger se cache derrière chaque buisson.

Dans la région de Zaporijjia où Reuters a pu les rencontrer, dans le sud de l'Ukraine, il faut progresser mètre par mètre à travers des champs minés et des lignes de défense fortifiées que l'adversaire a patiemment bâties en dix-huit mois d'occupation.

"En plus d'un an et demi de guerre, leurs artilleurs ont bombardé chaque champ de la région", raconte Jordan, 21 ans, aux commandes d'un obusier Howitzer.

"Ils connaissent chaque pouce de territoire et visent avec précision, mais nous menons de bonnes opérations de riposte et nous détruisons leurs Howitzers, leurs canons automoteurs et d'autres pièces d'artillerie", assure-t-il.

L'avancée est lente et méthodique, ajoute Stepan, un autre membre de l'unité d'élite.

"Dans chaque champ, derrière chaque buisson, quelqu'un vous attend et nos forces doivent y aller pour être certains qu'ils n'y sont plus, qu'il n'y a que nos gars", explique-t-il.

Agé de 38 ans, Stepan est un ancien ouvrier métallurgiste. Lorsqu'il s'est engagé dans la brigade, qui appartient à la Garde nationale ukrainienne, la peur le tenaillait.

"Leurs bombes guidées, très piégeuses, tombaient là toutes les 15-20 minutes. On ne sait jamais où et qui cette arme va toucher", dit-il.

"Je ne savais pas à quoi m'attendre. Mais on a fini par s'habituer. Je pense qu'on sert dignement."

Les membres de la brigade sont fiers de leur unité.

"Quand les gens voient l'insigne Spartan sur notre épaule, ils vous reconnaissent immédiatement. Pas besoin de s'expliquer davantage ou d'expliquer d'où on vient. Le mot Spartan dit tout", déclare Jordan, étudiant en médecine avant le début de la guerre en février 2022.

En donnant l'exemple d'une grand-mère qui "m'a donné une pomme et un petit pain pour que je puisse avoir de quoi manger en chemin". (Rédigé par Ron Popeski, version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Blandine Hénault)