Les pays émergents devraient voir leur croissance se stabiliser aux environs de 5%-5,5% cette année, estime Swiss Life AM, un niveau qu'il juge "tout à fait satisfaisant". Le gestionnaire d'actifs souligne que les économies émergentes ont bénéficié au cours des deux dernières années de la remontée des cours du pétrole. Cette dernière étant désormais achevée, Claudia Bernasconi, économiste Marchés émergents de Swiss Life AM, estime que le potentiel pour une nouvelle accélération de leur croissance est désormais limité.

"Il n'y a pas de nouveau moteur de croissance dans ces pays mais le différentiel avec les pays développés, où l'expansion a déjà atteint son pic, va se creuser", poursuit l'experte.

En outre, les pays émergents présentent des fondamentaux en nette amélioration depuis 2013. Ils ont notamment résorbé, dans de nombreux cas, leurs déficits courants, ce qui leur permet d'être moins dépendants des capitaux étrangers et les met au moins en partie à l'abri des variations de changes. De plus, les banques centrales de plusieurs pays émergents ont adopté des politiques monétaires plus orthodoxes.

Pour Claudia Bernasconi, économiste Marchés émergents de Swiss Life AM, grâce à ces facteurs de soutien, les marchés émergents devraient être en mesure de résister à la hausse attendue du dollar et des taux américains. "Le sentiment des investisseurs reste assez positif à l'égard des émergents pour ne pas craindre de retrait massif de capitaux. Nous n'attendons donc pas de "sell-off" généralisé comme nous l'avions vu en 2013", explique-t-elle.

Néanmoins, l'experte de Swiss Life AM s'attend à une grande différenciation au sein de l'univers émergent. Les investisseurs devront notamment faire le tri entre les pays solides, ceux présentant des fondamentaux encore fragiles (Argentine, Turquie...) et ceux dans lesquels le risque politique est encore élevé (Brésil, Mexique...).