Le cycle de dégradation sur les marchés obligataires qui s'est amorcé le 19 décembre dernier se poursuit et s'accélère ce lundi 29 janvier avec une tension qui n'a d'équivalent cette année que celle survenue le 11 janvier (sur les dettes 'coeur', c'est à dire les moins risquées).
C'est donc la 6ème semaine de correction qui se profile et il serait vain d'incriminer les indicateurs économiques du jour: les revenus et dépenses des ménages américains au titre de décembre sont ressortis en hausse de +0,4% respectivement (après un gain de 0,8% en novembre pour les dépenses), des chiffres en tout point en ligne avec les anticipations.

La mauvaise surprise, et qui ne plaide pas davantage pour une tension des rendements, c'est le taux d'épargne des ménages qui tombe à un plus bas de 12 ans, à seulement 2,4% (soit un rythme 5 fois plus faible qu'en Europe continentale).

Ceci n'empêche pas le marché obligataire américain de continuer à se dégrader ce lundi avec un '2 ans' à 2,14%, un '10 ans' à 2,71%, ce qui aboutit à la pire configuration depuis avril 2014.

Des contre performances qui contaminent les marché de taux européens avec des Bunds qui flirtent avec les 0,70% (contre 0,30% mi-décembre) et nos OAT à '10 ans' prennent +7 à +8Pts de base à 0,97% ce soir (après une culmination à 0,997%).
Nos OAT sont en train de franchir la droite unissant les 'pics' de rendement de juin 2015 et de février 2017: gare à l'accélération en direction de 1,15 puis 1,40%.

Les dettes périphériques jugées plus orientées 'risque' ont mieux résisté avec +3Pts sur le 'bonos' espagnols à 1,425% et +2Pts seulement sur les BTP italiens à 2,023%.
Les 'Gilts' britanniques s'en tirent le mieux avec une stagnation à 1,45% alors que Theresa May obtient un délai pour la mise en oeuvre du 'Brexit' auprès des autorités européennes.
Le '10 ans' autrichien résiste également très bien à 0,81% contre 0,795% vendredi: le 'spread' avec le Bund pourrait bientôt atteindre un plancher de 10Pts.

Un petit mot de la Chine également : le '10 ans' ricoche sous les 4,00% et retombe vers 3,957%: notons que le 'spread' avec le '1 ans' demeure ridiculement étroit avec 38Pts de base, comme si l'économie chinoise allait fortement ralentir au cours des prochaines années, sans jamais connaître d'inflation.

Les taux risquent encore de décaler sensiblement ces prochains jours (peut-être une embellie, sinon gros risque de nervosité à Wall Street ?) alors que la semaine sera riche en publications avec l'estimation préliminaire de l'inflation en Allemagne pour janvier (mardi), les résultats de l'enquête ADP sur l'emploi privé aux Etats-Unis, également pour janvier (mercredi), les chiffres mensuels de l'emploi américain, les commandes à l'industrie américaine pour décembre et l'indice de confiance des consommateurs du Michigan au titre du mois en cours (vendredi).
Sans oublier demain le discours sur 'l'état de l'Union' de Donald Trump demain aux Etats Unis).


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