(Actualisé avec le démenti d'America Movil aux §3 et 5)

par Paola Arosio

MILAN, 5 septembre (Reuters) - L'homme d'affaires égyptien Naguib Saouiris et l'opérateur télécoms américain AT&T ont contacté les principaux actionnaires de Telecom Italia qui souhaitent se désengager, a déclaré une source proche du dossier.

Ils n'ont cependant pas formellement exprimé leur intérêt pour Telecom Italia, a toutefois précisé cette source.

La source avait également cité le nom d'America Movil mais le géant mexicain des télécoms, contrôlé par le magnat Carlos Slim, a démenti avoir pris contact.

L'administrateur délégué de Telecom Italia, Franco Bernabe, cherche à faire évoluer le tour de table de l'opérateur et veut présenter un projet au conseil lors de sa réunion du 19 septembre, a-t-on aussi appris de sources proches du dossier.

AT&T s'est refusé à tout commentaire et Naguib Saouiris n'a pu être joint dans l'immédiat. De son côté, America Movil, déjà occupé avec KPN aux Pays-Bas, a opposé un démenti "catégorique", "aucun contact n'ayant eu lieu" selon son directeur financier Carlos Garcia Moreno joint par téléphone.

Selon le journal La Repubblica, Franco Bernabe envisage de proposer au conseil de lancer une augmentation de capital réservée pour faire entrer un nouvel investisseur au capital.

L'administrateur délégué, en poste depuis 2008, est resté évasif à Bruxelles où il participait à une conférence sur les télécoms. "Si quelque chose est décidé, ce sera discuté au moment approprié, en l'occurrence au conseil d'administration du 19 septembre et lors des réunions suivantes. Il reste donc beaucoup de temps pour discuter", a-t-il dit à la presse.

Les actionnaires de Telecom Italia ont déjà rejeté deux projets d'évolution du tour de table présentés par Franco Bernabe. Le premier, qui remonte à l'année dernière, prévoyait l'entrée de Naguib Saouiris au capital via une augmentation de capital de trois milliards d'euros. Le deuxième consistait en une fusion avec la filiale de téléphonie mobile de Hutchinson Whampoa en Italie.

"TELEFONICA DOIT PRENDRE UNE DÉCISION"

Les actionnaires italiens de Telco, la holding qui détient 22,4% de Telecom Italia et où figure également Telefonica , ont fait savoir qu'ils étaient disposés à vendre leurs participations.

Ils peuvent sortir d'un pacte arrivant à échéance en 2015 à condition d'annoncer leur intention de le faire d'ici la fin du mois de septembre. La banque d'affaires Mediobanca a d'ores et déjà fait savoir qu'elle se préparait à vendre.

Le rachat lundi par Verizon des parts de Vodafone dans leur filiale commune Verizon Wireless a relancé les spéculations sur des fusions dans le secteur en Europe, avec Telecom Italia en première ligne.

L'investisseur Marco Fossati, dont la holding familiale Findim détient 5% du groupe, a dit à Reuters que le moment était venu pour fusionner avec un autre acteur du secteur, et il a ajouté croire que le gouvernement ne s'opposerait pas à un mariage avec un partenaire étranger.

"Telefonica doit prendre une décision : soit il vend ses parts pour faire place à d'autres acteurs du secteur des télécoms, soit il fusionne avec Telecom Italia", a-t-il dit.

Telecom Italia a fini en hausse de 8,39% à 0,6070 euro à la Bourse de Milan, dans des volumes étoffés, de loin la meilleure performance de l'indice sectoriel des télécoms en Europe qui a gagné 1,45%.

A ce cours, l'opérateur historique a une capitalisation boursière de plus de 10 milliards d'euros. (Avec Stefano Rebaudo et Danilo Masoni, Juliette Rouillon et Véronique Tison pour le service français)