À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,2% à 5 095,98 points. Le Footsie britannique a cédé 0,16% et le Dax allemand 0,13%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,46%, le FTSEurofirst 300 de 0,22% et le Stoxx 600 de 0,19%.

Depuis lundi, le Stoxx a perdu 4,64%, sa plus forte baisse hebdomadaire depuis la semaine du 5 février; une chute attribuée à plusieurs facteurs dont les inquiétudes suscitées essentiellement par l'impact des tensions commerciales sur l'économie et la hausse des rendements obligataires américains.

Au hausse pendant quasiment toute la séance, les marchés européens ont replongé dans le rouge peu avant la clôture, ne parvenant pas à maintenir le rebond initié par les places asiatiques.

Les Bourses avaient été confortées dans la journée par la publication des chiffres de la balance commerciale en Chine. Le bond inattendu des exportations chinoises en septembre montre que les tensions commerciales n'ont pas encore freiné l'activité.

Par ailleurs, les services du Trésor américain n'ont pas accusé la Chine de manipuler sa monnaie dans leurs recommandations dans le rapport semi-annuel sur les politiques de change des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, qui sera publié lundi, ont rapporté jeudi plusieurs médias.

Les investisseurs ont profité de ces signaux encourageants pour revenir prudemment sur le marché des actions, qui fait son retour sur le devant de la scène avec la reprise des résultats d'entreprise.

A WALL STREET

Plusieurs grandes banques américaines ont ainsi annoncé leur résultats trimestriels ce vendredi. JPMorgan, Citi et Wells Fargo ont fait état de bénéfices trimestriels supérieurs aux attentes malgré de multiples sources d'inquiétude qui pèsent sur leur performance en Bourse depuis le début de l'année.

Au moment de la clôture en Europe, JPMorgan Chase abandonne pourtant 0,53% après avoir gagné jusqu'à 2,5%. Citi prend 1,62 et Wells Fargo 1,42%. Le compartiment financier avance de 0,21%.

En forte hausse, le secteur technologique gagne 2% mais affiche toujours une perte de 4,2% sur la semaine: Amazon, Apple, Netflix et Alphabet affichent un gain compris entre 1% et 4%.

Le Dow Jones prend 0,53%, le S&P 0,86% et le Nasdaq Composite 1,56%

VALEURS

Particulièrement boudé ces derniers jours, les secteurs européens des matières premières et de la technologie, ont repris 0,84 et 0,47%, les plus fortes progressions du jour.

A l'inverse, les valeurs défensives sont délaissées. L'indice Stoxx des services aux collectivités ("utilities") a ainsi cédé 1,54% et celui de l'immobilier celui 1,37%.

Aux valeurs individuelles, Soitec a pris 3,57%, la plus forte hausse de l'indice SBF 120 (-0,13%), dopé par un avis favorable de Jefferies, qui voit dans le groupe français un leader sur une activité de niche en pleine croissance parmi les matériaux de semi-conducteurs.

Dans le rouge, le britannique Imperial Brands a perdu 6,03% - plus forte baisse du Stoxx 600 - et son compatriote British American Tobacco 3,91% après la confirmation par la Food and Drug Administration américaine de sa volonté d'abaisser le taux de nicotine dans les cigarettes.

LES INDICATEURS DU JOUR

Outre les chiffres de la balance commerciale en Chine, le marché a pris connaissance des prix à l'importation aux Etats-Unis qui ont augmenté plus que prévu en septembre, une hausse portée par le secteur de l'énergie.

Le moral des ménages s'altère quelque peu en octobre, et plus que prévu, montrent les résultats préliminaires de l'enquête mensuelle de l'Université du Michigan.

TAUX

Le rendement des Treasuries à 10 ans a momentanément accentué sa progression après la hausse inattendue des prix à l'importation. Le 10 ans américain est proche des 3,157%. Son équivalent allemand évolue proche de son plus bas d'une semaine, autour de 0,500%.

Pour Charles Evans, le président de l'antenne de Chicago de la Réserve fédérale (Fed), il est légitime de s'interroger sur les hausses de taux opérées par la banque centrale américaine.

Le président américain, Donald Trump, a critiqué publiquement la Fed jeudi pour le deuxième jour consécutif, jugeant "ridicule" le relèvement des taux d'intérêt, qui complique le financement des déficits creusés par la politique fiscale et économique de son administration

Les titres italiens sont stables malgré des interrogations persistantes sur la politique budgétaire de Rome. Une ministre du cabinet Conte a assuré, dans un entretien à une radio, que Rome interviendrait en cas de signes de dérapage budgétaire.

CHANGES

Dans la foulée de la hausse des rendements des Treasuries, le dollar s'apprécie légèrement face à un panier de devises de référence et l'euro abandonne 0,28%, retombant sous le seuil de 1,16 dollar franchi dans la matinée.

La monnaie unique européenne a accentué ses pertes après les déclarations de Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE), qui a légèrement atténué le ton de ses propos tenus précédemment, dans lesquels il évoquait une hausse de l'inflation de base "relativement vigoureuse", se contentant de prévoir une hausse "progressive" à moyen terme.

Après plusieurs séances de hausse, portée par l'optimisme entourant un accord sur le Brexit, la livre sterling patît de prises de bénéfices à quelques jours du sommet européen à Bruxelles. La livre perd 0,6% face au dollar et 0,3% face à l'euro.

PÉTROLE

Les cours du pétrole évoluent en ordre dispersé. Le marché a réduit ses gains après la parution du rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui souligne que la demande semble suffisante pour le moment tout en réduisant sa prévision de demande mondiale pour 2018 et 2019, arguant que le secteur entre dans une phase de tension.

Le Brent perd 0,2% à 80 dollars le baril et le brut léger américain prend 0,4% au-dessus de 71 dollars.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)

par Laetitia Volga