par John Whitesides et Trevor Hunnicutt

WASHINGTON, 4 mars (Reuters) - Relancé par son succès en Caroline du Sud trois jours plus tôt, Joe Biden s'est imposé dans au moins huit grands Etats lors du "Super Tuesday" mais Bernie Sanders a remporté le gros lot, la Californie, augurant d'un coude-à-coude pour l'investiture démocrate en vue de l'élection présidentielle américaine de novembre.

Cette étape cruciale pour désigner l'adversaire de Donald Trump le 3 novembre prochain, durant laquelle sont élus environ 40% des délégués à travers quatorze Etats, a permis à Joe Biden d'amasser des gains dans les Etats du Sud et du Midwest notamment.

"On ne l'appelle pas 'Super Tuesday' pour rien", a déclaré Joe Biden devant des partisans en liesse réunis en Californie.

"Nous sommes bel et bien vivants", a ajouté l'ancien vice-président, dont les résultats furent décevants lors des trois premières étapes du marathon des primaires.

Bernie Sanders, qui faisait la course en tête et espérait effectuer mardi un grand pas vers l'investiture du Parti démocrate, était donné victorieux par l'institut Edison Research dans l'Etat du Vermont, dont il est le sénateur, le Colorado et l'Utah.

La chaîne de télévision Fox News et l'agence de presse AP donnent le sénateur socialiste en tête en Californie.

D'après les projections d'Edison Research, Joe Biden s'imposera lui en Alabama, Arkansas, Massachusetts, Minnesota, Caroline du Nord, Oklahoma, Tennessee et Virginie.

Sans nommer son rival, Bernie Sanders a lancé une pique à Joe Biden lors d'un rassemblement dans le Vermont, critiquant son vote en 2002 en faveur de la guerre en Irak et son soutien à des accords commerciaux mondiaux auxquels Sanders s'est opposé.

"Nous allons remporter l'investiture démocrate et nous allons vaincre le plus dangereux président de l'histoire du pays", a dit le sénateur du Vermont.

Les résultats de ce "Super Tuesday" placent globalement Michael Bloomberg hors course, faisant perdre à l'ancien maire de New York son pari d'entrer tardivement dans la course à l'investiture.

Le milliardaire, qui a dépensé plus de 500 millions de dollars dans sa campagne, notamment en spots publicitaires, soumettait pour la première fois mardi son nom au suffrage des électeurs démocrates et indépendants, après avoir choisi de faire l'impasse sur les quatre premières étapes des primaires.

Des représentants de la campagne Bloomberg ont indiqué que celui-ci allait évaluer mercredi la suite à donner à sa candidature, soulignant toutefois que cela ne signifiait pas que l'ancien maire de New York allait se retirer de la course à la Maison blanche.

Joe Biden a accompli mardi son objectif principal: écarter Michael Bloomberg, en renforçant le soutien dont il dispose au sein de l'électorat modéré, pour s'orienter vers un duel à deux avec Bernie Sanders.

Les enquêtes réalisées à la sortie des urnes dans les Etats du "Super Tuesday" montrent que Biden bénéficie du vote d'un éventail d'électeurs, hommes, femmes, blancs, afro-américains, quels que soit leurs niveaux d'éducation et qu'ils se considèrent comme libéraux ou modérés.

Les projections sont particulièrement décevantes pour Elizabeth Warren, donnée loin derrière Biden et Sanders dans la plupart des Etats et même donnée battue par le duo dans le Massachusetts, dont elle est la sénatrice. (version française Jean Terzian, édité par Arthur Connan)