New York (awp/afp) - Les stocks de pétrole brut ont progressé moins que prévu la semaine dernière aux Etats-Unis mais s'affichent toujours au plus haut depuis 1930, selon des chiffres publiés mercredi par le département américain de l'Energie (DoE).

Lors de la semaine achevée le 15 avril, les réserves commerciales de brut ont augmenté de 2,1 millions de barils pour atteindre 538,6 millions de barils, alors que les experts interrogés par l'agence Bloomberg tablaient sur une progression de 3 millions de barils. La fédération professionnelle American Petroleum Institute (API) avait avancé une estimation proche, à +3,1 millions de barils.

A ce palier, les réserves commerciales américaines de brut battent un record depuis le début des statistiques hebdomadaires du DoE, en 1982, et il faut remonter aux chiffres mensuels de 1930 pour retrouver un niveau semblable.

Elles s'affichent en hausse de 10,1% par rapport à la même période de 2015 et restent à "des niveaux historiquement élevés à cette époque de l'année", comme l'a une nouvelle fois noté le DoE.

Les stocks d'essence ont reculé comme attendu, mais bien moins que prévu, à hauteur de seulement 100.000 barils, alors que les experts de Bloomberg prévoyaient un déclin de 1,75 million et l'API d'un million.

Ils restent ainsi bien au-dessus de la limite supérieure de la fourchette moyenne en cette époque de l'année, et montent de 6,2% par rapport à la même période en 2015.

Les réserves de produits distillés (gazole, fioul de chauffage, kérosène, etc.) ont en revanche bien plus reculé que prévu, à hauteur de 3,6 millions de barils. Les analystes de Bloomberg misaient sur une stagnation, et l'API tablait sur un recul de juste 2,5 millions de barils.

Elles progressent néanmoins de 23,7% par rapport à l'an dernier et restent également bien au-dessus de la limite supérieure de la fourchette moyenne à cette période de l'année.

- baisse de production -

Parmi les éléments plus favorables dans un contexte de surabondance générale d'or noir, la production américaine a baissé de 24.000 barils par jour, s'inscrivant pour la deuxième semaine de suite sous le seuil des 9 millions de barils par jour (mbj), à 8,953 mbj.

Dans un rapport séparé, le DoE a indiqué qu'il tablait sur une baisse de la production terrestre américaine cette année, qui passerait à 6,46 millions de baril par jour (hors Alaska), contre 7,41 millions de barils par jour en 2015. La production baisserait encore à 5,76 millions de baril par jour en 2017.

Ce reflux, mis sur le compte de la baisse de rentabilité des puits de pétrole, serait toutefois partiellement compensé par une augmentation de la production dans le Golfe du Mexique, si bien que la production pétrolière américaine totale passerait de 9,43 millions de barils par jour en 2015 à 8,04 millions de barils par jour en 2017.

Par ailleurs les réserves du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, sud), qui servent de référence au pétrole échangé à New York et sont proches de leur capacité maximum, ont reculé de 300.000 barils à 64,3 millions.

Toutes catégories confondues, les stocks pétroliers américains ont reflué de 400.000 barils.

Du côté de la demande, sur les quatre dernières semaines, les États-Unis ont consommé en moyenne 19,9 mbj de produits pétroliers, soit 3,7% de plus que l'année précédente à la même époque.

Durant la même période, la demande de produits distillés a baissé de 0,7% mais celle d'essence a monté de 3,9%, dans les deux cas sur un an.

Les raffineries américaines ont légèrement augmenté la cadence, fonctionnant à 89,4% de leurs capacités contre 89,2% la semaine précédente.

Vers 15h00 GMT, le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai réduisait nettement ses pertes, cédant juste 14 cents à 40,94 dollars.

afp/rp